Un jeune véliplanchiste a disparu en mer le 22 décembre, puis a été retrouvé sain et sauf le lendemain au large de Grandcamp-Maisy. Il témoigne pour la première fois de son voyage de près de 16 heures à la dérive.
Plus de 16 heures sur une planche à voile de 1,50 m, à la dérive en Baie de Seine. Vianney, 27 ans, raconte pour la première fois son parcours. Il est “encore sous le choc”, avoue-t-il à France 3 Normandie.
Dimanche 22 décembre, le jeune homme s’est mis à l’eau pour faire de la planche à voile, près de Saint-Vaast-la-Hougue (Manche). Mais à cause du courant et du vent, il se retrouve à la dérive. Ne le voyant pas revenir, ses parents signalèrent sa disparition. “Je les ai vus me chercher, mais avec les vagues de 3 mètres, ils ne m’ont pas vu”, se souvient le véliplanchiste auprès de Ouest-France.
« Un trou de mémoire de sept heures »
Il s’éloigne de plus en plus, les vagues sont hautes et il porte une combinaison noire difficile à repérer. C’est alors que le calvaire commence. “Je me suis mis en mode survie quand j’ai vu qu’on ne me retrouvait pas !”, raconte-t-il à nos confrères. L’eau de mer est aux alentours de 9°C, il entre donc dans l’eau « de temps en temps » et met « ses doigts dans sa bouche » pour se réchauffer.
Il dérive toute la nuit de dimanche à lundi, avec des rafales de vent dépassant les 100 km/h. «Je ne me souviens pas de toute ma nuit. J’ai eu un trou de mémoire d’environ sept heures”, explique-t-il à France 3 Normandie.
Malgré des conditions difficiles, Vianney n’a jamais baissé les bras. “J’ai gardé espoir de A à Z. Je ne pensais pas du tout à la mort, ce n’était pas une option”, a-t-il déclaré à la chaîne locale.
« Heureux d’être en vie »
Une lueur d’espoir qui en valait la peine. Le jeune véliplanchiste a été secouru dans la matinée du lundi 23 décembre par un hélicoptère H160 de la Marine nationale au large de Grandcamp-Maisy. Il a ensuite été évacué en ambulance vers le Centre hospitalier public du Cotentin (CHPC), selon un communiqué de la préfecture de la Manche et de la Mer du Nord.
« J’ai vu l’hélicoptère sillonner la zone, au loin. J’espérais qu’ils m’avaient repéré et c’était effectivement le cas. Quand ils sont arrivés, c’était la délivrance”, se souvient Vianney, sur France 3. Il se dit “heureux d’être en vie et d’avoir retrouvé sa famille”.
Quelques jours plus tard, jeudi 26 décembre, le jeune homme rend visite aux sauveteurs qui lui ont sauvé la vie pour les remercier.
Mais il a encore des regrets. « Je m’en veux de les avoir sortis avant Noël alors que beaucoup étaient en famille. Avec le recul, je n’aurais pas dû prendre la mer cet après-midi-là ! », conclut-il.