Car si le réseau de transports en commun n’est pas optimal à Bruxelles, il permet néanmoins de se déplacer partout sans avoir à s’asseoir derrière un volant. « Parfois, cela demande un peu de débrouillardise mais cela me convient très bien ainsi. D’autant plus que rouler en voiture me stressait beaucoup et que l’alternative du vélo me convient davantage. C’est peut-être compliqué de ne pas avoir de permis quand on est à la campagne mais dans une ville comme Bruxelles, on a tout à proximité : les commerces, les services de santé, l’école des enfants, la piscine… Honnêtement, j’ai rarement des moments où je me dis que cela aurait été plus facile si j’avais eu mon permis.
A 44 ans, Ingrid ne peut qu’être d’accord. Elle n’a pas non plus le précieux sésame, synonyme de “liberté” pour des millions d’automobilistes. “Et je m’en sors très bien », commente le quadragénaire.
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Deux témoignages qui semblent partagés par une frange de plus en plus importante de la société. En un quart de siècle, le nombre de permis délivrés annuellement a drastiquement diminué, suivant une courbe inversement proportionnelle à l’augmentation de la population, selon les chiffres du SPF Mobilité. En 2000, 132 706 candidats à la licence ont obtenu leur précieux laissez-passer, contre 120 721 l’an dernier. Cela représente une baisse de 9 % du nombre de permis délivrés en 24 ans.
mouetteEn Wallonie, contrairement à Bruxelles, avoir une voiture est une obligation quasi absolue pour se déplacer.
Toutes les régions sont impactées. Il existe cependant des différences plus ou moins significatives selon celui qui passe le fameux examen pratique. Ainsi, c’est la Wallonie qui semble la moins impactée avec une baisse de 5,8% (39.945 permis délivrés l’an dernier contre 42.418 en 2000). « En Wallonie, contrairement à Bruxelles, avoir une voiture est une obligation quasi absolue pour se déplacer, Benoît Godart, porte-parole de l’Institut Vias, nous l’a récemment confié. Quand on habite à Bruxelles, on ne se rend pas compte qu’il y a des gens qui habitent à Daverdisse ou à Erezée où il n’y a ni métro, ni gare et seulement deux bus par jour. La Belgique, ce n’est pas seulement Bruxelles ou les grandes villes. Il faut aller vivre un peu dans ces endroits reculés pour voir que, quoi qu’il arrive, la voiture pour ces gens restera de toute façon obligatoire.»
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En Flandre, où le territoire est plus petit et la densité de population plus grande, la baisse du nombre de permis accordés est de facto plus importante. Nous sommes passés de 75 238 permis en 2000 contre 69 769 l’an dernier. Cela représente une baisse de 7,3 %.
Mais c’est à Bruxelles, ville-région, que la baisse est la plus marquée. Environ 27 % de permis en moins. Une situation qui s’explique logiquement par l’omniprésence des transports en commun mais aussi par la multiplication des solutions de transports partagés (vélos, trottinettes, scooters, voitures, Uber, etc.) et la multiplication des infrastructures cyclables sécurisées permettant aux Bruxellois de se déplacer sans avoir besoin de se déplacer. prendre une voiture. Et donc d’avoir le permis mais aussi à cause des conditions de circulation qui se sont considérablement dégradées avec une multiplication des embouteillages qui font que la voiture n’est plus le moyen le plus efficace pour se déplacer en ville.
A noter toutefois que le nombre de permis accordés a augmenté par rapport à 2019. Cela pourrait s’expliquer, entre autres, par un phénomène de rattrapage par rapport aux années covid durant lesquelles les centres d’examen ont dû fermer plusieurs mois et durant lesquelles les les conditions d’apprentissage dans une auto-école étaient plus compliquées.
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