Publié le 26 décembre 2024
La pénurie de médecins s’aggrave, faisant peu à peu de Grenoble un désert médical. Les élus Verts/LFI aux commandes depuis plus de 10 ans n’ont rien anticipé et font désormais du bruit pour donner l’illusion de l’action alors qu’ils ont raté des opportunités importantes pour favoriser l’installation des praticiens.
GRENOBLE BIEN EN DESSOUS DE LA MOYENNE
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En France, on compte 8,7 médecins pour 10 000 habitants. Dans la Région, la moyenne s’élève à 9,1. Le département de l’Isère atteint 9,4… et Grenoble est complètement en retard sur toutes ces moyennes, avec un chiffre de 6,1 médecins pour 10 000 Grenoblois. Et l’ARS confirme également que nous enregistrons chaque année plus de départs que d’installations.
1/3 DES GRENOBLOIS SERA BIENTÔT SANS MÉDECIN TRAITANT
Plus alarmant encore : en 2023, une étude de la CPTS (Communauté Professionnelle Territoriale de Santé) a recensé 49 000 Grenoblois ne disposant pas de médecin généraliste, ou en possédant un ayant désormais plus de 60 ans. Les praticiens confirmés n’acceptant pratiquement pas de nouveaux patients, cela représente un nombre très important de résidents qui risquent de se retrouver sans activité une fois à la retraite.
10 000 GRENOBLOIS DE PLUS SANS MÉDECIN
C’est précisément ce qui se passe en cette fin d’année. Dans la rue Narvik, près de la place Gustave Rivet, à la fin de l’année trois cabinets pour un total de 7 médecins fermeront leurs portes sans avoir été repris. Pas moins de 10 000 habitants se retrouvent démunis, sans solution alternative. Début octobre, le Dauphiné Libéré a recueilli des témoignages de patients en larmes à cette nouvelle.
« UN MANQUE D’ANTICIPATION Contrairement à d’autres territoires »
Voilà pour le tableau qui n’incite guère à l’optimisme. Le docteur Maxime Maisonneuve, vice-président du Conseil de l’Ordre des médecins de l’Isère, explique à La Tribune AURA que «C’est une situation qui était prévisible et qui n’était pas anticipée. Journalist Oriane Raffin confirms further: “les experts de l’industrie voient plusieurs causes. Et déjà, contrairement à d’autres territoires, un manque d’anticipation« . On peut aussi raisonnablement supposer que le manque d’attractivité de la ville, qui perd des habitants chaque année, n’est pas un facteur susceptible d’inciter les médecins à venir.
UN MANQUE DE VOLONTARISME DE LA VILLE DE GRENOBLE ?
Outre la situation nationale bien connue, Grenoble a donc ses spécificités propres qui aggravent le problème. Parmi les causes qui font une nouvelle fois de notre ville un territoire arriéré : des bureaux isolés, souvent inaccessibles aux PMR, et un accès au foncier prohibitif. Claire Guichou, de l’ARS, explique à La Tribune : «après 10 ans d’études, les jeunes médecins n’ont pas forcément envie de s’endetter, alors que d’autres communes proposent un bureau ou proposent un logement en location. Un volontarisme pour aider à l’installation qui manque à la commune de Verte/LFI.
SOS MÉDECINS OUVRE UNIQUEMENT POUR LES SOINS D’URGENCE
Une (modeste) bonne nouvelle au milieu de cette crise : « SOS Docteurs », déjà implanté à Echirolles, a ouvert un cabinet à Grenoble pour les soins d’urgence, non seulement programmés. Le cabinet est situé dans les locaux de l’ancienne « Médecins 7/7 » cours Jean Jaurès, fermé en plein COVID sans ni le maire Eric Piolle ni le ministre de la Santé et adjoint du secteur de l’époque, un certain Olivier Véran. ne bougent pas et ne lèvent pas le petit doigt malgré les 50 000 patients vus chaque année.
LE REFUS D’UN PROJET DE CENTRE DE SANTÉ EN 2020…
Dans le même temps, la municipalité a commis une erreur qui apparaît rétrospectivement encore plus grave. Alors qu’un opérateur privé envisageait de créer un centre de santé dans les locaux de l’ancienne CCI Place André Malraux, la ville et la métropole ont préféré préempter les locaux sans savoir quoi y faire. Aujourd’hui, ils hébergent temporairement les services de métro pendant la construction de son nouveau siège social massif de 110 millions d’euros. Lors de sa réintégration, l’ancienne CCI devrait être transformée en logements.
… À 5 MINUTES DES ARMOIRES FERMEES
Comme si le secteur n’était pas déjà assez dense. Et comme si on pouvait se permettre le luxe de balayer une initiative qui aurait amélioré l’accès aux soins. Triste ironie : les bureaux qui ferment rue de Narvik se situent à moins de 5 minutes à pied des locaux de la place André Malraux qui auraient pu abriter le centre de santé. C’est ce qu’a rappelé Charah Bentaleb, conseillère d’opposition du groupe d’Alain Carignon, lors du dernier conseil municipal où elle avait présenté son souhait d’améliorer l’accès aux soins des Grenoblois.
UN « PLAN DE SANTÉ MUNICIPAL » REMPLI DE VIDE
En matière d’accès aux soins, on pourrait également citer la réduction du service de santé scolaire lors du mandat précédent ou la suppression par leLe CCAS de Grenoble (présidé par le député Nicolas Kada) de prendre en charge la vaccination des agents de ses EHPAD en les orientant vers leur médecin traitant, encombrant un peu plus les consultations. Ce qui n’empêche pas la municipalité de parler : en mars dernier, le député santé Pierre-André Juven présentait un pompeux « plan municipal de santé », en fait un catalogue d’intentions de communication, touchant à toutes les politiques de la ville avec toujours les mêmes formules. et les incantations.
ILS PRÉVOYENT L’AVENIR DE LA PLANÈTE MAIS NE VOIVENT PAS LE MANQUE DE MÉDECINS
Les Verts/LFI de Piolle ne sont pas les derniers à donner des leçons d’anticipation sur l’avenir de la planète en 2050 et au-delà. En 10 ans à la tête de Grenoble, sur un sujet de désertification médicale pourtant prévisible et dont de nombreuses communes beaucoup plus modestes se sont déjà emparées, ils se sont distingués par leur attentisme, leur manque d’initiatives et leur décisions qui aggravent le problème. Et masquer cet échec par un vernis de communication à l’approche des élections. Comme d’habitude.