l’essentiel
Censée faciliter les travaux le long de la RN88, la Région Occitanie a décidé de ne pas en reprendre la gestion. Il appartiendra donc à l’État de trancher entre les différents scénarios de contournement d’Albi… et de trouver les fonds pour le réaliser. Retour à la case départ.
Une solution rapide sera-t-elle trouvée pour le grand contournement d’Albi ? La récente décision de la région Occitanie en matière de transport routier a de quoi semer le doute. « Après de nombreuses atermoiements de la part des ministères concernés, nous avons en effet décidé de ne pas procéder à la réalisation des routes nationales. Ils resteront à la charge de l’État. Jean-Luc Gibelin, vice-président de la région Occitanie en charge des transports, a confirmé ce lundi les propos de son président.
Carole Delga l’avait indiqué quelques jours plus tôt au président du conseil départemental de Lozère. Alors que l’État avait attribué 360 km de routes nationales à la région Occitanie, la collectivité fait marche arrière en raison des incertitudes sur l’engagement de l’État à financer à hauteur de 50 %. Les accords n’ont finalement pas été signés.
Ils devaient piloter cette expérimentation sur une période de 8 ans, définir les conditions de mise à disposition du personnel ainsi que les plans de financement. Jean-Luc Gibelin reconnaît que la période actuelle de crise gouvernementale et les contraintes liées au désendettement de l’État ont pu jouer un rôle. Mais ce déclin dans la région est aussi dû à « des conflits qui ne sont pas résolus et donnent lieu à des contestations sur les tracés des routes nationales ».
Quel projet pour le contournement d’Albi ?
Le Tarn est concerné par cette décision sur plusieurs tronçons de route : l’A 68 entre Toulouse et Albi, la RN 88 et sa continuité dans le département voisin de l’Aveyron, pour la portion « Sud » (Viaduc du Viaur/Rodez) ; la partie « Est » de l’échangeur du Lachet jusqu’à l’A 75 ayant été cédée au conseil départemental de l’Aveyron. Cette décision aura des impacts dans le Tarn, notamment sur des points de conflit comme le contournement d’Albi.
En 2023, Carole Delga se félicite de ce transfert de direction. La région estime pouvoir apporter une réponse plus rapide aux évolutions à entreprendre. «Nous avions une plus grande capacité d’adaptation que ne peut en avoir le ministère des Finances à Bercy», estime Jean-Luc Gibelin, regrettant l’absence d’arbitrage de la part des ministères. “Les éclaircissements annoncés ne sont pas arrivés.”
Le vice-président a précisé que cette expérience ne constituait en aucun cas un transfert de propriété. “Nous aurions pu être amenés à mettre en œuvre de grandes opérations mais les décisions appartiennent au ministère.” Pourtant en 2023, François-Xavier Lauch, alors préfet du Tarn, semblait plutôt passer la balle vers les décideurs locaux. Il a ensuite repris les propos du secrétaire d’État chargé de l’Ecologie qui avait estimé qu’il appartiendrait à la région « de se positionner sur un plan d’aménagement adapté » une fois qu’elle aura géré le tronçon.
Avec le retournement de la région Occitanie, la question est réglée. L’État est seul responsable de la RN 88. Ce sera à lui de choisir entre un grand contournement ouest d’Albi ou la bretelle Lescure. Ou ne rien faire du tout. Plus de 20 ans après, ce dossier en est toujours au même point et on attend toujours des études qui permettraient d’y voir plus clair entre les deux projets.