l’apport de la nouvelle génération d’écrivains salué – Agence de presse sénégalaise

Dakar, 23 déc (APS) – De plus en plus de femmes de lettres s’installent en Côte d’Ivoire, ont contribué à élever la qualité de la littérature ivoirienne ces dernières années, soutiennent les écrivains ivoiriens dont Assita Sidibé.

« En Côte d’Ivoire, au temps de Simone Kaya [l’une des pionnières du roman féminin ivoirien] et d’autres, il y avait très peu de femmes écrivains […] Aujourd’hui, il y en a du plus jeune au plus âgé. Nous avons un écrivain à succès qui a 16 ans, jusqu’à Fatou Keita, Tanila Boni… Ils ont valorisé la qualité de la littérature ivoirienne », a déclaré l’auteur du recueil de nouvelles « Trois mensonges de la nuit », publié en 2019.

Assita Sidibé a participé, du 20 au 22 décembre, à la troisième édition du Salon du livre féminin de Dakar, un événement dont la Côte d’Ivoire était le pays invité d’honneur.

Outre la présence notable des femmes dans ce secteur – le pays compte plus de cinq cents femmes auteurs, dit-elle, le monde de la littérature se caractérise, en Côte d’Ivoire, par « une évolution des thématiques », la nouvelle génération montrant « plus d’audace » dans l’écriture, selon Assita Sidibé.

« Les jeunes femmes écrivains de notre génération ont beaucoup plus d’audace. Peut-être qu’avant, les pionniers étaient un peu gênés. Je me dis que peut-être leurs ailes ont été un peu coupées”, a ajouté Mme Sidibé, selon qui les nouveaux écrivains ivoiriens “parlent de tout”.

Sur le plan personnel, Assita Sidibé assure qu’aucun sujet n’est tabou à ses yeux, comme en témoigne son ouvrage « Trois mensonges de la nuit », dans lequel elle traite de l’homosexualité.

« C’est un sujet encore tabou en Côte d’Ivoire, même si la Côte d’Ivoire est un pays émancipé. […] Je suis en colère contre tout ce que je vois dans la société et je parle de tout », dit-elle.

De même, son livre intitulé « L’épopée d’une autre idée » met en avant la problématique de l’infertilité dans les couples, phénomène pour lequel les femmes sont le plus souvent répertoriées, selon Assita Sidibé.

Sa compatriote Emmanuelle Djé Lou, quant à elle, s’adresse principalement à la jeunesse dans ses écrits, comme, dit-elle, la plupart des jeunes écrivains ivoiriens.

« J’aborde des thèmes tels que les processus scolaires, la mauvaise compagnie et l’utilisation des réseaux sociaux. Ce sont des thématiques qui plaisent beaucoup aux jeunes et qui leur permettent de tirer profit de mes expériences », explique Mme Djé Lou.

Son roman, « Merveille la virteuse » (éditions Lire pour se construction), a été inscrit au programme de 4e secondaire, ce qui lui permet d’avoir un large public dans les collèges et lycées de Côte d’Ivoire.

Naïna Coulibaly, une autre écrivaine ivoirienne qui a participé au Salon du livre de femmes de Dakar, s’inspire principalement de la réalité dans ses œuvres.

« Dans mon premier ouvrage, +Naïma+, j’ai voulu aborder le thème du mariage forcé, qui est toujours d’actualité aujourd’hui, même si aujourd’hui, on a l’impression qu’il pourrait durer plus longtemps. Je dirais que les femmes ivoiriennes, les écrivains ivoiriens, n’ont plus de tabous. Ils écrivent sur tout. Parce que quand je regarde la littérature ivoirienne aujourd’hui, je vois qu’elle parle de politique », explique Mme Coulibaly, également secrétaire exécutive.

Le troisième Salon du livre féminin de Dakar, dont le thème était « Littérature, exil et quête d’identité », se positionne comme un lieu de rencontre entre les femmes écrivains du Sénégal et d’autres pays.

Selon sa promotrice, l’écrivain et scénariste Amina Seck, l’édition 2024 avait pour ambition de stimuler la réflexion sur les questions migratoires, qui prennent de l’ampleur en raison d’un nombre toujours plus grand de femmes et d’enfants qui empruntent des bateaux de fortune vers l’Europe.

Le Salon du livre de femmes, dont la marraine est le professeur Fatou Sow, a décerné deux distinctions, dont le « Prix du livre Ken Bugul », décerné à la Tchadienne Fatimé Raymone Habré pour son roman « Symbole et l’arrêté royal », Aminata Ly Ndiaye recevant le lycée. prix des étudiants pour le premier livre féminin pour « Solitudes ».

FKS/BK/ASG

 
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