Alors que les inquiétudes grandissent pour la Banque du Canada, sa dernière décision de réduire son taux directeur de 50 points au lieu de 25 points était « serrée ».
C’est ce que révèle le résumé des délibérations du conseil d’administration de la banque centrale qui ont conduit à la réduction du taux directeur de 3,75% à 3,25%.
Les deux options, une réduction de 50 ou 25 points, ont été longuement pesées, peut-on conclure du compte rendu des discussions publié lundi.
“Les données publiées depuis la dernière décision sont mitigées”, ont déclaré les participants. « Au départ, chaque membre a reconnu que la décision était serrée compte tenu de sa propre évaluation des données », peut-on lire dans le document.
Les arguments pour limiter la baisse à 25 points étaient que la consommation et l’activité dans le secteur immobilier s’améliorent. “Certains membres ont fait valoir qu’il faudra peut-être faire preuve de patience à mesure que les effets des réductions de taux d’intérêt passées deviennent plus évidents.”
Ceux qui étaient favorables à une réduction plus importante et démesurée de 50 points ont fait valoir que la croissance économique était plus faible que prévu et qu’il existait des risques que l’inflation chute trop loin.
« Tout au long de la discussion, les points de vue des membres sur les avantages et les risques associés à chacune des options ont évolué », selon le résumé, suggérant que les discussions ont été plus animées qu’au début. habitude.
Les dirigeants des banques centrales ont finalement accepté une baisse de 50 points du taux directeur, à 3,25 %, principalement parce qu’ils estiment qu’une croissance plus forte de l’économie est nécessaire.
Au cours de ces réunions qui ont précédé la décision du 11 décembre, les dirigeants de la Banque du Canada avaient également des opinions divergentes « quant à la baisse du taux directeur et au temps qu’il faudrait pour atteindre ce niveau ». .
La réponse à cette question reste à venir. Le conseil d’administration a convenu qu’avec une réduction supplémentaire de 50 points, « la réduction cumulée du directeur depuis juin était substantielle et ses effets se feraient sentir dans toute l’économie ».
De nouvelles baisses du taux directeur sont à venir, envisagent également les dirigeants de la banque, mais compte tenu des baisses significatives déjà réalisées, les futures baisses devraient être plus graduelles.
La Banque du Canada doit jongler avec de plus en plus d’incertitudes depuis le retour à la présidence de Donald Trump. La possibilité que les États-Unis imposent des droits de douane de 25 % sur les importations de produits canadiens dès janvier a occupé une grande partie des discussions ayant mené à la dernière réduction du taux directeur.
Les dirigeants estiment que cette incertitude se répercute déjà sur les perspectives économiques, et notamment sur les investissements des entreprises, en suspens.
La faiblesse du dollar constitue un autre élément d’inquiétude pour la banque centrale. Un taux de change plus faible favorise les exportations, mais rend les produits importés plus chers, « ce qui pourrait entraîner une hausse des prix des biens de consommation et augmenter les coûts des intrants utilisés dans la production », craignent ses dirigeants.
La dépréciation du dollar est en partie due aux taux d’intérêt plus bas au Canada qu’aux États-Unis, reconnaît enfin la Banque du Canada.