S’exprimant lors d’un point de presse consacré à la présentation du rapport de l’OMTPME pour la période 2022-2023, Mme Idrissi a souligné que l’étude réalisée, qui a comparé les données de 2023 (373.835 entreprises) à celles de 2022 (344.563 entreprises), met en évidence des inégalités persistantes entre les sexes, notamment en matière d’accès au crédit bancaire.
Elle a précisé, dans la foulée, que seulement 14,6% des entreprises dirigées par des femmes accèdent au crédit bancaire, et que leur part dans l’encours total des prêts bancaires ne dépasse pas 11,3%. Au niveau régional, elle a relevé que 17,6% des entreprises sont dirigées par des femmes dans la région Marrakech-Safi, contre 16,6% à Rabat-Salé-Kénitra et 15,6% à Casablanca-Settat, des taux qui dépassent légèrement la moyenne nationale. A l’inverse, les régions de Béni Mellal-Khénifra et de l’Oriental se partagent environ 10%, a-t-elle précisé.
Et notons que l’entrepreneuriat féminin occupe une place notable dans certains secteurs, avec une forte présence dans la santé humaine et l’action sociale (40 %), ainsi que dans les services, notamment la coiffure et l’esthétique (30 %), et l’enseignement (30 %). .
En revanche, les secteurs du transport et de l’entreposage, des industries extractives et de la construction affichent des taux plus faibles, inférieurs à 10%, selon Mme Idrissi. Concernant l’évolution des créations et dissolutions d’entreprises entre 2017 et 2023, elle révèle, selon elle, une dynamique contrastée dans le paysage entrepreneurial marocain, marqué notamment par une augmentation significative du nombre de créations d’entreprises, atteignant 96.442 en 2023, soit une augmentation de 20% par rapport à 2017.
Mme Idrissi a, en outre, relevé que cette croissance se distingue notamment par une prépondérance des microentreprises, qui représentent 99% des créations, soulignant que les secteurs de l’information, de la communication, des activités immobilières, de la santé humaine et de l’action sociale ont enregistré des niveaux de création supérieurs à ceux observé avant la pandémie.
Et de poursuivre que l’impact de la crise sanitaire et de la reprise économique a touché inégalement les différentes tailles d’entreprises, notamment les petites et moyennes entreprises (PME) qui ont été particulièrement touchées, et leur résilience a été mise à rude épreuve. éprouvée par un environnement de marché défavorable, avec un taux de dissolution plus élevé dans certaines régions comme Souss-Massa, Fès-Meknès et Marrakech-Safi.
Ces régions ont observé une évolution plus prononcée des dissolutions, contrastant avec des zones comme Tanger-Tétouan-Al Hoceima, où les créations d’entreprises ont augmenté de façon remarquable, notamment de 74% dans cette région.
Au niveau sectoriel, certains domaines ont enregistré des performances exceptionnelles, avec des secteurs tels que les activités spécialisées, scientifiques et techniques affichant une croissance annuelle impressionnante de leur valeur ajoutée (VA), dépassant les 50% entre 2017 et 2023, a-t-elle précisé. dit.
Par ailleurs, a-t-elle poursuivi, les secteurs du commerce, de l’industrie manufacturière et de la construction restent les plus dominants en termes de chiffre d’affaires (CA), représentant près de 72% du chiffre d’affaires total des entreprises. .
A cet effet, elle a cité le secteur du commerce qui a connu une légère baisse de sa part de marché, passant de 35,2% en 2017 à 34,1% en 2023, tandis que l’industrie manufacturière a vu sa part augmenter, quoique à un rythme modéré.
En matière d’emploi, les PME, représentant 73% des salariés, ont vu leur taux de croissance de l’emploi passer de 8,7% avant la pandémie à 6% après, a indiqué Mme Idrissi, précisant que certaines régions, comme Souss-Massa, Marrakech-Safi et l’Oriental ont enregistré une hausse de leurs effectifs, tandis que Casablanca-Settat a connu un ralentissement, malgré sa part de 32,1% de PME et 38,3% de l’effectif total en 2023.
Dans ce sens, elle a évoqué le secteur tertiaire qui a continué à croître, représentant 66,5% de l’emploi total des entreprises, contre 62,2% en 2017.
Le rapport annuel de l’OMTPME présente la situation démographique, économique et financière du tissu entrepreneurial marocain.
Cette édition met un accent particulier sur l’évolution de l’emploi dans un contexte post-Covid, intègre des indicateurs sur les auto-entrepreneurs et présente les résultats d’une étude sur l’entrepreneuriat féminin.