Ce lundi matin, une trentaine d’agriculteurs ont mené une nouvelle action à La Roche-sur-Yon, en Vendée, à l’appel de la Coordination rurale. Plusieurs d’entre eux sont entrés dans un magasin du groupe Métro. Une action symbolique après la signature du traité de libre-échange entre le Mercosur et l’Europe.
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Ce sont une trentaine d’agriculteurs, casquette jaune sur la tête, qui se sont retrouvés ce lundi matin près du magasin Métro de La Roche-sur-Yon.
Si les membres de la Coordination rurale ciblaient ce grossiste alimentaire qui approvisionne la plupart des restaurants et des collectivités du pays, il s’agit de dénoncer l’importation de viande étrangère par ce type d’établissement.
Les agriculteurs ont trouvé de la viande provenant de Thaïlande, de Nouvelle-Zélande et du Royaume-Uni. Côté pêche, les coquilles Saint-Jacques du Pérou.
“Tous ces magasins ne travaillent pas pour l’agriculture française, ne travaillons pas pour la santé des Français, ne travaille pas pour assurer que le pays fonctionne correctement, déplore Natacha Guillemet, élue au comité directeur de l’Union Nationale de Coordination Rurale, nous sommes très en colère, les agriculteurs sont très en colère, parce que nous ne pouvons pas vendre nos produits à la juste valeur. Et les magasins, les centres comme ça, se permettent d’aller chercher de la viande, des produits qui ont traversé les mers.
Déjà, début décembre, le syndicat avait organisé une autre action, une barrière filtrante pour contrôler les marchandises d’une centaine de camions. Dans l’un des camions contrôlés, ils ont trouvé de la viande de cheval venue d’Argentine par avion.
C’est justement la vente de ce type de marchandises que dénoncent les agriculteurs mobilisés.
« On sait que ce sont des produits riches en hormones et donc cancérigènes. Et nous n’acceptons pas que ces produits entrent sur le territoire français et donc concurrencent les nôtres. » explains Patrice Bétard, president of the Vendée Rural Coordination.
On a la capacité de bien le faire, on a des jeunes qui sont là, il faut juste donner une impulsion. Et la première impulsion est d’arrêter d’importer des produits toxiques.
Patrice BetardPrésident de la Coordination Rurale de Vendée
Ces dernières semaines, ce type d’actions se sont multipliées dans la région pour dénoncer le traité qui pourrait être conclu entre l’Union européenne et les pays du Mercosur.
Le 6 décembre, cet accord commercial a été signé par le président de la Commission européenne, malgré les réticences d’Emmanuel Macron.
Le traité n’a pas encore été ratifié, mais la mobilisation des agriculteurs pourrait s’intensifier pour tenter d’empêcher son adoption définitive.
Après les manifestations du début de l’année contre la faiblesse des prix agricoles et les normes environnementales strictes, la colère agricole a refait surface à l’automne.
Les protestations se sont cette fois concentrées sur le futur accord de libre-échange entre l’UE et les cinq pays latino-américains du Mercosur.
Le Mercosur et l’UE ont conclu un accord le 6 décembre à Montevideo « négociations vers un accord » de libre-échange auquel s’opposent plusieurs pays européens, la France en tête, estimant que “ce n’est pas contraignant” que la Commission européenne.
Il appartient désormais aux pays membres de ratifier le traité.
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