Le gouvernement fédéral accorde un financement pouvant atteindre 10 millions de dollars à la société minière Métaux Torngat pour la construction d’infrastructures de transport liées à son projet minier de terres rares Strange Lake, au nord-est de Schefferville.
Ottawa juge que le projet Torngat Metals permettra l’exploitation des terres rares en quantités mondialement significatives
et pourrait placer le Canada à l’avant-garde de la chaîne d’approvisionnement mondiale
en éléments de terres rares (ÉTR).
Le financement, fourni conditionnellement par Ressources naturelles Canada, provient du Fonds pour les infrastructures de minéraux critiques (CIMF).
Le FIMC vise à remédier au lacunes
en termes d’infrastructures et pour permettre la production et le transport de minéraux critiques, peut-on lire dans le communiqué d’annonce, publié le 20 décembre.
Dans son communiqué, Ressources naturelles Canada explique que les éléments des terres rares (ÉTR) sont composants essentiels
avec diverses applications, tant dans les secteurs industriels que de haute technologie.
On les retrouve couramment dans le processus de fabrication de plusieurs appareils, comme les smartphones, les disques durs, les ordinateurs, les radars et les sonars, par exemple.
Selon Ressources naturelles Canada, ces sommes permettront à Métaux Torngat de réaliser les travaux préliminaires pour construire une route d’environ 170 kilomètres reliant le site d’exploitation de Strange Lake aux futures installations portuaires de l’entreprise sur la côte du Labrador.
Un financement fédéral permettra également le développement de ces nouvelles installations portuaires.
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L’impact de Strange Lake en cours d’évaluation
Le gouvernement fédéral maintient que les travaux de construction comprendra des consultations avec les communautés autochtones, des études environnementales et d’autres activités de planification et de conception.
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Par ailleurs, il ajoute que l’octroi de ces sommes ne risque pas gêner
les travaux de l’Agence d’évaluation d’impact du Canada (AEIC). LeAEI devrait terminer son évaluation du site minier, des nouvelles installations portuaires et de la route d’accès en 2028, peu après ou en même temps que le début de la production à Strange Lake.
D’ailleurs, depuis 2017, des chercheurs en écotoxicologie se penchent sur l’impact environnemental potentiel de la mine Strange Lake. Ils évaluent que les poussières de thorium et d’uranium du site pourraient contaminer l’environnement et éventuellement les organismes vivants.
De son côté, le gouvernement fédéral n’évaluera pas les impacts de l’usine de séparation des terres rares Métaux Torngat, à Sept-Îles, où sera transporté le minerai extrait de Strange Lake.
Selon l’entreprise, entre 257 et 1 000 tonnes de thorium, ainsi qu’un maximum de 100 tonnes d’uranium, seront stockées chaque année dans le bassin à résidus de l’usine.
Photo : capture d’écran
Pour l’instant, les sommes versées par Ottawa ne ciblent pas le projet controversé d’usine de traitement des terres rares à Sept-Îles. La gestion des résidus radioactifs et l’entretien du parc à résidus à proximité des espaces verts et de la source d’eau potable de la ville continuent de préoccuper les détracteurs du projet ainsi que de nombreux citoyens.
Torngat Metals estime que BAPE tiendra une audition sur son projet d’usine de séparation en 2026. L’exploitation du gisement et la mise en service devraient débuter fin 2027.
L’entreprise n’avait pas encore répondu à notre demande d’entretien ce week-end.