En remportant un deuxième match à l’extérieur à Vannes, l’Aviron Bayonnais, profitant d’un recrutement intelligent, accède à la catégorie qualificative.
Il ne reste plus qu’une journée avant la fin du match aller, et à (presque) mi-saison, l’Aviron Bayonnais sait déjà qu’il terminera 2024 dans le top 6. La réception du CO samedi prochain, si elle est bien négociée, pourrait même permettre aux Basques de conforter encore davantage leur place dans le six, puisque sept points séparent Aviron (4e) de Castres (7e).
La performance est notable, car si Bayonne est désormais un candidat sérieux dans la bataille pour la qualification, il ne faut pas oublier que les Ciel et Blanc ont réalisé un début de saison particulièrement mauvais. Au soir du succès de dernière minute contre le MHR (28-27, 4e journée), l’équipe entraînée par Grégory Patat n’était pas en avance avant d’affronter Bordeaux, puis La Rochelle. D’ailleurs, que serait-il arrivé au technicien gersois si ses joueurs avaient pris cinquante points à Chaban ?
On ne le saura jamais, puisque l’Aviron a ramené un bonus défensif de Bordeaux, avant de renverser La Rochelle. C’est à Anoeta, dans un stade qui n’avait pas connu de succès jusqu’alors, que le changement s’est très probablement produit. « Ce match a généré de la confiance »a expliqué Grégory Patat. A tel point que, deux mois et cinq succès (en sept matches) plus tard, l’Aviron est confortablement installé parmi les qualifiés.
Recrutement rémunéré
Comment Bayonne en est-elle arrivée là ? D’abord, les Ciel et Blanc ont rapidement réglé les problèmes sur le banc de touche, constatés en début de championnat. « L’année dernière, c’est à peu près la même chose qui s’est produite lors des trois premiers matchs. Nous n’avons pas paniqué »rappelait Arthur Iturria en octobre. Ensuite, et même si les résultats d’une équipe ne dépendent pas de la performance d’un seul joueur, l’Aviron compte, dans ses rangs, le meilleur buteur du Top 14. Avec neuf essais en dix matches, Sireli Maqala marche sur l’eau, alors que l’année dernière, le Fidjien avait trop peu joué avec son club.
Enfin, Aviron, auteur d’un recrutement judicieux, a frappé fort en enrôlant Lucas Martin, Giovanni Habel-Küffner, Baptiste Chouzenoux et Joris Segonds. Très bons à chaque sortie, ils ont permis aux titulaires de l’an dernier, qu’ils s’appellent Facundo Bosch, Uzair Cassiem, Baptiste Héguy ou Camille Lopez, de moins tirer sur la corde. « Nous sommes entrés dans la catégorie des équipes pouvant aligner deux équipes compétitives. C’est précieux »murmurait Grégory Patat, quelques jours après la victoire contre Toulouse.
Bayonne était alors quatrième au classement. Un gros mois plus tard, les Basques n’ont pas bougé, et quand on entend Maxime Machenaud dire, après la victoire contre Vannes, que son peuple aurait « j’ai aimé proposer un peu plus de contenu » et ce succès laisse un goût « étrange », on se dit que sur les bords de la Nive, l’exigence est montée d’un cran. Après tout, jusqu’à récemment, l’Aviron, incapable d’exporter, se serait contenté d’un simple succès loin de Jean-Dauger. Mais Bayonne ne baisse plus les yeux.