comment l’Aude succombe à la vague des établissements de restauration rapide

comment l’Aude succombe à la vague des établissements de restauration rapide
comment l’Aude succombe à la vague des établissements de restauration rapide

L’Aude, et particulièrement l’ouest du département, a été marquée en 2024 par une série d’ouvertures d’enseignes de restauration rapide. Une réplique d’un phénomène national, qui montre aussi la désaffection de ces franchises pour les centres-villes. Cas.

Fast food, une année record 2023

Etudes, veille stratégique, analyse de données : depuis 2005, la société Food Service Vision propose ses services aux acteurs de la restauration. En 2024, l’entreprise lyonnaise publiait dans son magazine “Chaînes” une étude sur la restauration rapide, avec un millésime 2023 historique, et le seuil des 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires (chiffre d’affaires) dépassé pour la première fois. « Près de 4 milliards d’euros de plus qu’en 2019, soit presque le double de 2020 (année du Covid, NDLR) et une croissance de 8% par rapport à 2022″résume l’étude, consacrée à 16 207 points de vente. Un succès dont la restauration rapide, sous toutes ses formes, est gagnante : avec 8,7 milliards d’euros de chiffre d’affaires, le hamburger occupe la première place du podium 2023.

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Ajoutez les tacos, et un chiffre d’affaires en hausse de 26 %, à 434 millions d’euros, et vous comprendrez que la restauration rapide a de beaux jours devant elle. Un boom qui n’a bien sûr rien de nouveau. McDonald’s, notamment, n’a pas attendu le 21e siècle pour conquérir la et atteindre 1 560 restaurants en 2023… dont 12 dans le seul département de l’Aude. Mais depuis le Covid, et le succès imposé du click and collect, le phénomène prend de l’ampleur. Et profite particulièrement aux enseignes, se réjouissait la Fédération française de la franchise (FFF) dans son rapport 2023 : la restauration rapide regroupait 262 (en hausse de 26 % par rapport à 2022) des 2035 enseignes répertoriées par la FFF dans son rapport. activité 2023. Avec un chiffre d’affaires en hausse de 24,3% par rapport à 2022.

Aude ne résiste pas aux sirènes

Fin 2023, Le Figaro s’essaye à un classement d’un nouveau genre, renouvelant l’exercice dédié aux meilleurs lycées ou aux meilleurs hôpitaux : la quête des villes comptant le plus d’enseignes de restauration rapide, à partir des données de la société de géomarketing Smappen, pour identifier le nombre de restaurants de burgers, tacos et kebabs. Grand « gagnant », Valenciennes, avec ses 145,7 établissements de restauration rapide pour 100 000 habitants. Et une place dans le Top 30 pour Narbonne, avec 100,87 restaurants pour 100 000 habitants, basé sur les 22, 13 et 21 sites respectivement dédiés aux burgers, tacos et kebabs.

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Comme tout classement, l’exercice comporte des biais, et notamment la question de la frontière à définir entre restauration rapide et restauration à table, ou encore le choix de mélanger indépendants et franchisés. Les chiffres restent : 12 McDonald’s donc répartis entre Carcassonne (2), Narbonne (2), Limoux, Castelnaudary, Lézignan, Sigean, Montredon-des-Corbières, Port-Leucate, Capendu (sur l’A 61) et le « plus jeune ». », à Bram, ouvert le 20 décembre ; quatre Burger King ; trois KFC ; un Quick et un Popeyes, à Carcassonne. La liste n’est évidemment pas exhaustive. Mais la comparaison avec la Haute-Vienne et les Deux-Sèvres, deux départements aux populations comparables, est édifiante : les cinq enseignes évoquées plus haut regroupent 19 et 15 restaurants (avec neuf et sept McDonald’s, NDLR). Derrière les 21 établissements audois. Sans oublier que le département compte également un Tacos Avenue, un Tacos Lovers, ou encore deux Enjoy Tacos.

Les centres-villes boudés

A Carcassonne, 2024 aura coïncidé avec l’ouverture d’un Quick, d’un Popeyes, d’un Burger King ; 2025 verra la « naissance » d’un 3e Burger King dans la capitale, et d’un 2e KFC. Autant de marques qui élisent domicile dans les zones commerciales. A Narbonne, le McDonald’s ouvert en 1992 en centre-ville a fermé ses portes : l’enseigne est désormais implantée à l’Espace Liberté, à Bonne Source et dans un quartier de… Montredon-des-Corbières. Alain Grand, franchisé historique McDonald’s, avec un 1est restaurant ouvert dans le centre-ville de Carcassonne en 1992 – et fermé en 2012 – sombre dans la fatalité : « En 1999, j’ai ouvert ma 1est route vers Carcassonne. J’étais en quelque sorte en compétition avec moi-même. Le centre-ville faisait de moins en moins de clim. Aujourd’hui, pour qu’une enseigne de restauration rapide s’implante dans le centre-ville de Carcassonne, il faudrait qu’elle soit plus attractive, plus attractive. La question est : que vais-je trouver dans le centre-ville que je ne trouve pas ailleurs ?

Malbouffe ou alimentation saine : néologisme ou anglicisme, la bataille continue

Ânes, cloches et bannières. Vendredi 20 décembre, c’est à sa manière que la Confédération paysanne a choisi de « célébrer » l’ouverture du 11e McDo de l’Aude, à Bram. Une mobilisation annoncée pour dénoncer « l’artificialisation des terres, la mauvaise alimentation et les choix politiques anachroniques ». 25 ans après le démantèlement médiatique du McDonald’s de Millau, avec José Bové en tête, la Conf’ a choisi la méthode douce. Mais Yann Vétiis, l’un des dirigeants de Conf’ Aude, n’a pas mâché ses mots : “Il y a 25 ans, on a démonté un McDo à Millau pour dénoncer le libre-échange, on ne va pas le démonter aujourd’hui mais c’est toujours le même problème.” L’après-midi, face à la nouvelle enseigne, avait lieu un marché de producteurs locaux. L’occasion de rappeler l’importance de « initiatives locales et réfléchir ensemble à des solutions pour soutenir nos entreprises, artisans et producteurs locaux ». Une ambition qui va à l’encontre du fast food, l’un des “c« des filières d’approvisionnement longues qui ne permettent pas aux agriculteurs de vivre de leur métier et d’avoir un revenu décent ». Une nouvelle fois pointé du doigt, McDonald’s campe sur sa ligne officielle. Celui des efforts déployés en matière de sécurité alimentaire et d’alimentation en provenance « 75 à 80 % de l’agriculture française » pour les principaux produits que sont le pain, les salades, la viande ou le fromage, assure Alain Grand, 1er franchisé de l’Aude, en 1992 : “Où est la malbouffe?” Et de compléter la démonstration en citant les 41 millions d’euros dépensés en Occitanie en 2023 par l’enseigne, entre blé, nectarine, salade ou bœuf, et le « 147 agriculteurs sous contrat en cascade avec McDonald’s ».

 
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