Le chantier de décontamination de l’ancien site Enedis de La Rochelle a repris ce samedi 21 décembre avec des « mesures renforcées ». Même si les autorités assurent que tout est mis en place pour la sécurité des riverains, celles-ci, ainsi que les parents d’élèves de l’école qui a fermé suite à l’apparition de nombreux symptômes, restent inquiets et en colère.
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Devant le chantier de l’ancien site Enedis au cœur de La Rochelle, le maire Jean-François Fountaine avoue : «Il y a eu des dysfonctionnements.« En novembre dernier, alors que le chantier de destruction avait débuté quelques mois plus tôt, des fumées toxiques ont été ressenties aux abords de la rue Marcel Paul, en centre-ville de La Rochelle. Situé juste à côté, le groupe scolaire de Fénelon avait même fermé quelques jours en novembre, suite à des manifestations d’irritations, de migraines et de vomissements chez les élèves.
Après un arrêt, le chantier de décontamination de l’ancienne usine Gaz de France, qui doit être transformée en projet immobilier, a repris ce samedi 21 décembre.Il s’agit de retirer les barres à béton qui se trouvaient dans l’infrastructure des locaux. Ils sont évacués pour être acheminés vers un site de décontamination», explique Jean-François Fountaine, assurant que les autorités ont pris les mesures nécessaires pour protéger la population. Mais du côté des riverains, la colère est toujours là. Le collectif Zero Toxic réclame des mesures de protection bien plus importantes. et que le projet de construction soit arrêté.
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“Il faut tirer les leçons de ce qui s’est passé, pour que cela ne se reproduise plus et que la fin du projet soit vraiment impeccable.», se veut rassurant Jean-François Fountaine. Lors d’une réunion publique le 9 décembre, en présence du préfet de Charente-Maritime et de l’entreprise en charge du chantier, un mea-culpa a été fait. Car les odeurs et fumées toxiques ont provoqué de nombreux symptômes chez les enfants du groupe scolaire de Fénelon, juste à côté, et chez les riverains.
L’événement a suscité colère et incompréhension parmi les riverains et les parents d’élèves. Ces derniers ont formé un collectif pour réclamer des explications et une meilleure protection : Zero Toxic. Selon Julie, membre du collectif, les autorités ont dissimulé la pollution du site. Même si certaines mesures ont été prises, comme couvrir les éléments les plus polluants, cela reste insuffisant pour le collectif Zero Toxic : «Il y a des terrains découverts qui continuent d’émaner, on ne sait pas exactement quoi, car seuls deux polluants ont été mesurés et il y en a probablement d’autres, sinon les symptômes auraient cessé.“
Le 16 novembre, la préfecture de la Charente-Maritime a déclaré l’arrêt complet du chantier afin de prendre les mesures nécessaires. Lors de la réunion publique du 9 décembre annonçant également la reprise du chantier, Brice Blondel, le préfet de Charente-Maritime a indiqué que des mesures renforcées sur la qualité de l’air, les analyses des poussières et les dispositifs de protection seraient prises. “Il y aura de la brume pour que la poussière ne s’échappe pas dans l’air.il explique. Mais aussi une hotte aspirante avec filtre à charbon actif pour garantir qu’en l’absence de nuisance zéro, nous garantissons l’absence d’impact sur la santé et un confort maximal.
Des mesures qui ne satisfont pas forcément le collectif Zero Toxic qui le demande plutôt que le site »être placé sous un dôme de protection complet comme cela aurait dû être fait depuis août« .
On sait que les terres vont rester polluées, c’est une décontamination très partielle.
JulieMembre du collectif Zéro Toxique
“Il y a beaucoup de vent à La Rochelle, je doute que les brumisateurs suffisent», soulève Julie, membre de Zéro Toxic. Venu constater lui-même la reprise du chantier samedi 21 décembre pour retirer les tiges métalliques polluantes à l’aide des brumisateurs, le maire de La Rochelle, indique que toutes les mesures de protection ont été prises. Les barres de fer ont été transportées vers un site de décontamination. Désormais, la préfecture doit se concentrer sur l’identification des polluants restant sur le site.De nombreux éléments ont déjà été traités, mais la préfecture prendra une photo précise de la pollution pour la fin du chantier.», indique Jean-François Fountaine.
Selon le maire de La Rochelle, 90 % des travaux sont déjà réalisés, mais il réaffirme que les autorités souhaitent mettre en place «conditions exemplaires“De son côté, alors que l’école a rouvert ses portes, le collectif Zéro Toxique reste inquiet et reste ferme sur ses positions.”On sait que les terres vont rester polluées, c’est une dépollution très partielle, peut-être 5% de la pollution totale.Julie s’avance. Il nous paraît impossible de construire dans ces conditions et encore moins d’y vivre !“