Retailleau promet des « châteaux d’eau » pour « 90 % de la population » d’ici la fin du week-end

Retailleau promet des « châteaux d’eau » pour « 90 % de la population » d’ici la fin du week-end
Retailleau promet des « châteaux d’eau » pour « 90 % de la population » d’ici la fin du week-end

Des femmes attendent à un point de distribution d’eau potable, à Mamoudzou, Mayotte, le 21 décembre 2024. ADRIENNE SURPRENANT/AP/SIPA

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« Nous avons soif. Nous avons faim » : face à l’aide qui arrive au compte-goutte, les habitants de Mayotte s’impatientent malgré le retour de l’eau courante dans la capitale de l’archipel, une semaine après le passage du cyclone dévastateur Chido.

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En début de week-end, de nombreux habitants faisaient la queue devant les distributeurs automatiques ou aux caisses des supermarchés qui rouvrent progressivement. Même si une aide d’urgence est toujours attendue en plusieurs endroits, de l’eau a été distribuée à Mamoudzou et de nombreux habitants sont rentrés chez eux avec un paquet de bouteilles, a constaté samedi 21 décembre un journaliste de l’AFP.

L’eau est également de retour au robinet, même si les châteaux d’eau continueront jusqu’au 27 décembre pour gérer la pénurie sur ce territoire où la température dépasse les 30°C. « Dès la fin de ce week-end, 90 % de la population sera raccordée à l’eau courante, deux jours sur trois pendant huit heures via ce qu’on appelle des châteaux d’eau »promet le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, dans un entretien au «Journal du Dimanche».

La rentrée scolaire compromise le 13 janvier

Un porte-conteneurs de la société CMA-CGM doit livrer dimanche 1,6 million de litres d’eau, a indiqué samedi le ministère de l’Intérieur.

Le président Emmanuel Macron avait promis vendredi soir un raccordement au moins partiel des foyers à l’eau à partir de samedi, après avoir été confronté pendant deux jours à la détresse des Mahorais.

Toutes les écoles ne pourront pas rouvrir à la rentrée du 13 janvier, a-t-il prévenu. “Mais nous voulons pouvoir apporter une solution à toutes les familles”a-t-il assuré, évoquant entre autres la scolarisation des élèves de la Réunion voisine.

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En matière d’hébergement d’urgence, l’ONG Acted a indiqué samedi avoir “affrété un avion cargo spécial pour le transport” vers l’archipel « un premier lot de 700 tentes qui devraient être opérationnelles sur le terrain d’ici le jour de Noël » afin d’accueillir “près de 5.000 personnes (…) dans les territoires les plus détruits”.

Pour faire face aux besoins les plus pressants, 2 000 bâches déjà disponibles seront déployées et 8 000 transportées depuis la Réunion, selon le ministère.

A Mayotte, le bilan provisoire du cyclone s’élève à 35 morts et 2 500 blessés, dont 78 grièvement, selon les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur. Le cyclone a également fait d’autres victimes en Afrique australe : 76 morts au Mozambique, 13 au Malawi, selon les derniers bilans. Mais à Mayotte, “il est probable qu’il y ait beaucoup plus de victimes”selon les pouvoirs publics et une mission a été menée pour établir un bilan précis.

Samedi, l’hôpital de Mamoudzou était opérationnel à 50 %, et sa toiture a dû être protégée par des bâches. Quelque 109 évacuations sanitaires ont été réalisées depuis lundi et un hôpital de campagne installé au stade Mamoudzou sera opérationnel lundi, toujours selon le ministère.

« Un sandwich par jour »

Dans le quartier de La Geôle à Mamoudzou, Shalima a profité de sa première journée d’eau aux pompes publiques samedi pour venir avec d’autres femmes laver son linge sur un parking.

« C’est bon pour le moral. Parce que les vêtements que nous avons ici sont les mêmes que depuis vendredi dernier. La prochaine étape est de pouvoir manger. Nous recevons un sandwich par jour, mais ce n’est pas suffisant. »» dit cette femme qui n’a vu aucun représentant de l’État depuis le cyclone.

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Dans ce quartier mixte d’habitat précaire et de maisons en béton, Adjilani Asadi explique qu’il boit l’eau des citernes, même si elle est salée. “Il n’y a pas le choix, sinon nous mourrons”il témoigne.

Ceux qui vivaient dans des cabanes en tôle ont déjà reconstruit les leurs. « C’est chacun pour soi. Chacun achète son matériel et reconstruira sa maison”» raconte Ali Zahara, menuisier de 35 ans au travail.

Par Le Nouvel Obs avec AFP

 
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