A Draguignan, l’e-sport gagne sa notoriété auprès d’une association qui prône la responsabilité et évite les dérives

A Draguignan, l’e-sport gagne sa notoriété auprès d’une association qui prône la responsabilité et évite les dérives
A Draguignan, l’e-sport gagne sa notoriété auprès d’une association qui prône la responsabilité et évite les dérives

Ils n’ont ni ballon, ni raquette, ni vélo. A la maison, on s’équipe d’un clavier, d’une souris ou encore d’une manette pour pratiquer une discipline en plein essor : l’e-sport.

Nous sommes allés à la rencontre de ces jeunes les joueurs, à Draguignan (Var), au Pôle Numérique et Innovation.

Quelques marches à gravir, avant d’entrer dans un monde fantastique peuplé de figurines et de personnages idolâtrés par la jeunesse. Mais attention ! “On ne leur vend pas du rêve”prévient d’emblée Yann Camilleri.

Aujourd’hui, la ville de Draguignan s’associe à PuR E-Sport pour permettre aux jeunes de jouer sous un bon encadrement. Photo Florian Escoffier.

Discipline avant d’apprendre

Fort d’une expérience de multiple champion du monde sur plusieurs franchises de jeux, il fonde l’association PuR E-Sport en 2012. Son objectif : démocratiser ce sport naissant et démanteler les clichés à la peau dure – le plus répandu étant celui « Les jeux vidéo rendent les adolescents violents ».

En 2017, le local, baptisé « Gaming center », voit le jour. Là, l’accent est mis sur le fait “qu’on ne peut pas jouer à n’importe quoi avec n’importe qui”souligne le créateur de l’association Dracénoise.

“Quand les jeunes viennent nous voir, leurs parents nous disent qu’ils ont tendance à se mettre en colère lorsqu’ils jouent.” Le joueur doit canaliser cette haine de la défaite.

Pour compenser cela, des systèmes de pause sont mis en place, ainsi qu’un exercice assez précis : « On a mis un drap devant son écran pour observer sa réaction. Généralement, au début, il enlève immédiatement le drap.

La discipline est également de mise à la maison, pour éviter les excès : c’est au joueur de s’organiser et de fixer les mêmes règles qu’au Gaming center.

Des règles qui semblent bien intégrées pour Théo (1)21 ans. «Je donne toujours la priorité à mes études. Si je sens que mes résultats scolaires baissent, alors je réduis mon - de jeu. » Plus facile à dire qu’à faire, avoue son ami Maxime (1)19 ans : “Mes parents m’aident à rester discipliné, donc pas vraiment le choix !” avoue le garçon avec un rire nerveux.

La discipline est également de mise à la maison, pour éviter les excès : c’est au joueur de s’organiser et de fixer les mêmes règles qu’au Gaming center. Photo Florian Escoffier.

Une pratique en plein essor

Une fois que le joueur aura la bonne attitude, l’équipe déterminera sa personnalité.

« Nous allons travailler sur ce que nous appelons compétences générales. Nous découvrirons si, dans son quotidien, il a un côté chef de groupe, des réflexes. Et vice versa car, dans les jeux vidéo, il peut développer des qualités qu’il ne montre pas dans la vraie vie. Ces méthodes permettent ainsi de constituer un groupe pour établir des stratégies de jeu et des rôles comme dans les jeux collectifs comme Valorisation (tactique et combat), Siège Rainbow Six (tactique et combat) ou FC 25 (football).

Aujourd’hui, la ville de Draguignan s’associe à PuR E-Sport pour permettre aux jeunes de jouer sous un bon encadrement. «Les élus s’étaient déjà penchés sur la question»indique Yann Camilleri, mais il leur fallait une garantie de cinquante adhérents pour la première année.

« En un mois, j’avais déjà réuni 108 licenciés, je n’avais pas assez de place pour accueillir tout le monde ! Depuis, 290 d’entre eux ont bénéficié de l’infrastructure, composée d’une trentaine d’ordinateurs et d’une vingtaine de consoles de dernière génération. « Avec les casques VR (réalité virtuelle), les sièges de simulation , il y a environ 70 machines.

Un tournoi XXL à Nice en 2025

De quoi être à l’aise pour aborder les grandes compétitions d’e-sport. Mais pour devenir un « crack », le propriétaire prévient : “Cela demande une mentalité élevée, des sacrifices dans la vie personnelle et beaucoup d’entraînement.”

Pas de quoi décourager les plus motivés de participer un jour aux Jeux Olympiques, objectif non dissimulé des fans d’e-sport.

Avant cela, Nice accueillera l’un des plus grands tournois de jeux de combat au monde en 2025 (2). Comme dirait un certain plombier italien en salopette bleue et casquette rouge (3) : on y va!

1. Les prénoms ont été modifiés, à la demande des joueurs.

2. Evo (pour Evolution Championship Series) du 10 au 12 octobre 2025 au parc des expositions. Une première en Europe. Il a réuni 10 000 personnes l’été dernier à Las Vegas.

3. L’avatar de Super Mario Bros.

Une licence de PuR E-Sport et de son Gaming Center coûte 170 € la première année, 150 € les années suivantes.

Par ailleurs, en compétition, 20% des prix en espèces obtenus par les joueurs seront reversés à l’association.

>> Esports, sorte de fédération française d’e-sport, recense une trentaine de structures dans le Var et les Alpes-Maritimes. Informations : france-esports.org. Gaming Center PuR E-Sport : 55 avenue du 4-Septembre, à Draguignan. Renseignements : 06.40.31.43.73. ou [email protected].

>> Cigadas Gaming : 18 avenue Colbert à Toulon. Contact : 07.81.32.08.56. ou [email protected]

>> La Ruche : 1 Rue de Metz, à Cannes. Renseignements : 06.01.49.72.29. ou [email protected]

>> Opti Esport / ASBTP Esport, 42 avenue Gallieni à Nice (ouverture le 11 janvier). Renseignements : 07.65.74.78.75. ou [email protected]

 
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