Par
Adrien Filoche
Publié le
17 décembre 2024 à 19h54
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Un homme de 36 ans a comparu devant le tribunal judiciaire de Rouen, lundi 16 décembre 2024. (Seine-Maritime) pour avoir violemment agressé une femme qui promenait son chien avec son compagnon en avril 2023, à Sotteville-lès-Rouen. Il était également accusé d’avoir proféré des insultes homophobes.
“Il s’est déchaîné sur cette dame”
Ce qui s’est passé? Le 24 avril 2023, Marie et Lucie* promènent leur chien dans la cour de l’école de musique de Sotteville. Du haut de son balcon, Laurent* les observe, puis va à leur rencontre. Une altercation a lieu. Suit ” une explosion de violence physique envers Marie.
Plusieurs voisins interviennent au secours de la jeune femme. Lors de l’audience, le procureur de la République revient sur le témoignage d’un voisin, qui a tout vu. Elle raconte avoir vu un voisin du quartier venir avec son chien dans la cour, sans laisse, pour discuter avec les deux jeunes femmes. « Je pensais qu’ils se connaissaient, mais j’ai vu les deux jeunes femmes rattacher leur chien », raconte-t-elle lors de son audition.
C’est alors que survient l’altercation. Dans le dossier, on parle de « violences extrêmes ». Marie est projetée au sol, elle reçoit de violents coups de pied alors qu’elle est à terre. « Il s’est déchaîné sur cette dame, sans explication », relate le magistrat. Et d’ajouter : « Nous avons quelqu’un qui ne peut pas se contrôler. »
Des insultes homophobes ?
Suite à cette agression, Marie a souffert de fracture de la côte droiteà de beaucoup de bleus et oeil enfléainsi que six points de suture à l’arcade sourcilière, équivalents à 21 jours d’ITT (incapacité temporaire totale).
Lors de l’audience, les propos du prévenu ont prêté à confusion. Souffrant d’un problème d’alcool et de troubles anxieux, Laurent était sous suivi psychologique et parle d’un contexte familial difficile. Il raconte alors, toujours dans la confusion, une histoire entre les deux jeunes femmes et sa mère. « Aucun témoin ne parle d’altercation avec votre mère », rétorque le président du tribunal. « Cela ne s’est pas produit le même jour », répond Laurent.
La victime et son compagnon indiquent également qu’ils ont été victimes insultes homophobes, ce que conteste Laurent. « Je reconnais les violences, mais pas les insultes », constate-t-il. Dans le dossier, un seul témoin indique se souvenir d’insultes dues à l’orientation sexuelle des deux femmes, mais il n’est pas en mesure de reproduire les propos exacts de Laurent.
Condamné pour les violences, acquitté pour les injures
Ce qui est sûr, c’est la violence de l’attaque, confirmée par tous les témoins. Sur son casier, Laurent a déjà plusieurs condamnationsnotamment pour outrage à personne dépositaire de l’autorité publique, outrages répétés… mais aussi violences sur sa mère en mars 2024 pour lesquelles il est incarcéré et devait être placé sous bracelet électronique à partir du 17 décembre.
« Il n’est pas cohérent et utilise sa propre vérité », insiste la procureure lors de son discours. Le magistrat rappelle également que les deux jeunes femmes ont préféré déménager depuis les événements. Elle demande huit mois de prison.
Dans sa prise de parole, l’avocat de Laurent n’évoque pas les violences physiques, incontestables dans le dossier. Elle plaide cependant pour la libération de son client pour les insultes homophobes.
Après en avoir délibéré, le tribunal judiciaire de Rouena déclaré Laurent coupable de violences physiques et le condamne à huit mois d’emprisonnement**. Sa peine sera placée sous bracelet électronique. Il lui est également interdit d’avoir des contacts avec les victimes pendant deux ans. Le tribunal ordonne toutefois l’acquittement pour injure publique à caractère homophobe « au bénéfice du doute ».
*les prénoms ont été modifiés
**Cette sentence est susceptible d’appel. Tous les justiciables restent présumés innocents jusqu’à épuisement de toutes les voies d’appel.
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