À Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier voyage surtout en fuite, son bureau dans son sac à dos, à la recherche de sujets et de gens fascinants. Il s’adresse à tout le monde et s’intéresse à tous les horizons dans cette chronique urbaine.
Un couple altruiste de Montréal distribuera des cadeaux d’une valeur de 10 000 $, soit 100 jouets coûtant 100 $, à 100 enfants de la DPJ qui ne seront pas en famille à Noël. La Revue J’ai pu constater que ce n’est pas une mince affaire que d’acheter et d’emballer une telle quantité de jouets.
En entrant dans le salon de Michaël Maltais et Mike Keating, je dois enjamber un mur de cadeaux.
Les canapés sont encombrés de cartons contenant des appareils photo Polaroid, des Legos, des vêtements, des chaussures, des ustensiles de cuisine, etc.
Il y a de tout pour les jeunes de 7 à 17 ans… dont certains vont bientôt emménager en appartement et s’apprêtent à le faire.
Emballer des dizaines de cadeaux n’est pas une tâche facile !
Louis-Philippe Messier
Un sac en plastique contient un gros animal en peluche paresseux :
« Un enfant m’a écrit : Je veux un chien plus gros qu’une personnealors voilà ce que j’ai trouvé ! » s’exclame Michaël Maltais, 45 ans, en tirant un ruban avec la lame d’un ciseau.
Un enfant qui a demandé « un toutou plus gros qu’une personne » recevra ce gigantesque paresseux en peluche.
Louis-Philippe Messier
«Ma fille de 13 ans, Bénédicte, va assister Michaël lors de la distribution… Elle va agacer les jeunes les plus timides», s’enthousiasme Valérie Brochu, une vieille amie du cégep venue donner un coup de main.
Valérie Brochu est venue aider sa vieille amie du cégep à se débarrasser des emballages.
Louis-Philippe Messier
Cet employé de la bibliothèque de Laval tient scrupuleusement le registre des cadeaux Excel.
« Il faut veiller à n’oublier aucun enfant ! » commente M. Maltais, chargé de projet en ressources humaines à l’hôpital de Hawkesbury.
Brunch des bénévoles
Cette effervescence festive culminera dimanche midi avec la distribution d’une centaine de cadeaux aux enfants de la DPJ lors d’un brunch de Noël offert bénévolement par les salariés du restaurant Europea de Jérôme Ferrer. C’est la sixième année que le couple réalise les vœux de leurs enfants.
A l’occasion de leur mariage, il y a six ans, MM. Keating et Maltais ont demandé que leurs cadeaux de mariage soient plutôt des dons monétaires pour les cadeaux de Noël des enfants du DPJ.
« Nous avons complété l’événement déjà existant de Jérôme Ferrer et son équipe en ajoutant des cadeaux pour tous les jeunes invités… et c’était très émouvant ! dit M. Maltais, lui-même père adoptif d’une adolescente de la DPJ.
Le couple avec Jérôme Ferrer devant une magnifique barre chocolatée lors d’une précédente édition du brunch de Noël de la DPJ pour les jeunes.
Courtesy of Michaël Maltais
MM. Maltais et Keating financent la centaine de cadeaux qu’ils s’offrent depuis cinq ans.
Une course contre la montre
« Entre le moment où la DPJ envoie les courriers des enfants avec leurs demandes, nous avons environ trois semaines pour trouver tous les cadeaux… et ce n’est pas évident car certains enfants préfèrent demander plusieurs petits cadeaux », explique M. . Maltais.
« Des amis nous aident à faire ces achats et certains refusent de se faire rembourser », ajoute-t-il.
« Il y a déjà une vingtaine de cadeaux déjà emballés entassés sur mon bureau en ville depuis quelques jours et mes collègues me taquinent ! s’amuse M. Keating, 50 ans, vice-président des fusions et acquisitions chez CGI.
« Ce brunch de Noël et tous ces cadeaux offrent des moments magiques à des jeunes qui en ont bien besoin… et c’est pour moi aussi l’une des meilleures périodes de l’année ! » affirme Assunta Gallo, directrice de la protection de la jeunesse au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.
Espérons que cette chronique inspirera les lecteurs qui ont les moyens d’imiter l’initiative du couple Maltais-Keating dans d’autres régions du Québec.