Par
Théo Zuili
Publié le
22 décembre 2024 à 7h24
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Avec Navigône, le futur service de navettes sur la Saône à Lyon prévu en juin 2025, les usagers du TCL pourront traverser la ville par voie fluviale. Les usagers pourront relier Confluence à Vaise en 35 minutes avec quatre arrêts au total.
Pour Etienne Faugier, maître de conférences en histoire contemporaine à l’université Lyon 2 et spécialiste de l’histoire des mobilités, ce service pourrait aller plus loin pour attirer le plus de monde possible.
Un service inclus dans l’offre TCL
Autrefois, de nombreux bateaux empruntaient le Rhône et la Saône entre les plages et les quais de Lyon. Inventés à Lyon, les bateaux fluviaux quittent les voies navigables de la ville en 1913.
Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon et du Sytral, entend renouer avec ce passé avec Navigône. Pouvant accueillir 70 passagers avec 50 places, deux navettes thermiques circuleront sur la Saône en juin 2025. Il y en aura quatre à partir d’octobre 2025, puis remplacées entièrement par des bateaux électriques à partir d’avril 2026.
Mais vraiment attirant ?
Circulant tous les jours de la semaine (hors crues) de 7h à 21h, les navettes passeront toutes les 15 minutes aux heures de pointe. Le Grand Lyon parie sur 560 000 voyageurs par an pour un coût de fonctionnement annuel estimé à 4,2 millions d’euros.
Etienne Faugier est critique : « Cela me fait m’interroger sur tous les moyens mis en œuvre pour un projet qui n’a aucun fondement dans les demandes. On se demande combien de Lyonnais vont utiliser cela au quotidien. Créer l’offre permet de jauger la demande, mais le risque est de boucler le projet dans deux ans. »
Un projet à pousser plus loin ?
Le président du Sytral semble en être conscient : « Ce dossier a été très compliqué à monter. Beaucoup l’ont promis, beaucoup en ont rêvé, nous le faisons. L’enjeu est de proposer à nos abonnés des voyages un peu de loisir et sympa. C’est aussi une manière de les remercier», argumente-t-il. Mais l’idée semble sous-exploitée.
« Si ça marche, connect Trévoux to Lyon and Vienne avec un prix attractif pourrait désengorger les TER et apporter un service à de nombreux usagers”, analyse le spécialiste qui ose même aller plus loin : “Ça se fait au Canada sur de longues distances, pourquoi ne pas imaginer que ça se fasse sur l’axe de Lyon à Marseille, en plus de l’autoroute et du TGV ? Dans le sens sud-nord, il n’est pas dit qu’on gagne du -. »
En effet, si la balade peut valoir le détour en été ou lors d’un week-end de beau - en offrant une vue privilégiée sur la ville, la prestation est loin d’avoir l’apanage d’une ligne forte.
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