De grandes clôtures bleu glacier protègent le marché de Noël de Nice des regards. Une cinquantaine de chalets et manèges, abrités, dans le jardin Albert Ier. Une poignée encore de l’autre côté des rails du tramway, collées à la Promenade du Paillon. Et, veillant sur cette insouciance, la grande roue… Mais pas seulement. Postée aux entrées, la police nationale veille sur ce petit monde qu’il faut préserver. Encore plus aigu depuis l’attentat en Allemagne. Des consignes ont été données par la municipalité pour accroître la vigilance.
« Plus de flics que de pères Noël »
“J’ai l’impression d’entrer dans un bunker et en ce moment je vois plus de flics que de Père Noël” plaisante Adam, venu avec sa copine. Ils avaient prévu ce voyage au marché depuis longtemps. “Nous n’avons pas parlé d’annulation, mais si nous ne nous sentons vraiment pas en sécurité à l’intérieur, nous partirons” ajoute le jeune homme. Pour revenir, il faut passer par l’un des dix portiques. “Ça commence bien, rit Adam, C’est quand même très rassurant, les couteaux et les armes ne peuvent pas entrer.
Un sentiment partagé par Antoine qui veille sur ses deux petits garçons. «C’est la troisième fois que nous venons» glisse-t-il en demandant à son aîné de ne pas grimper sur une table. « Ce matin, je me suis dit que je n’irais pourtant plus au marché de Noël de Cannes. A l’époque, je n’y avais pas pensé mais maintenant, avec l’attaque, je me dis que c’est beaucoup moins sécurisé que celui-là. Il n’y a pas de barrières, les chalets sont placés là comme ça, dans la rue. poursuit le père de famille.
“À part une bagarre, peut-être.”
Dans un stand de bonbons, une vendeuse confirme : “Franchement, il serait presque impossible que quoi que ce soit se passe ici, à part peut-être une bagarre, mais comme il y a des policiers partout, cela ne durerait pas longtemps.”
« Honnêtement, on se sent en sécurité ici, même si on pense à tous les attentats qu’il y a eu sur les marchés de Noël, même en France, même si on pense au 14 juillet », confient Aline et Pauline, deux lycéennes niçoises.
Plus loin, Caroline et son père, qui dégustent une gaufre, ne croient pas au danger du « bélier ». « Ici, je ne pense pas que ce soit possible, c’est bien protégé. Mais partout ailleurs à Nice, on n’est jamais en sécurité. A Nice ou dans une autre ville », affirme la jeune fille.