Roubaix. Après une violente dispute, sa compagne le poignarde à quatre reprises

Roubaix. Après une violente dispute, sa compagne le poignarde à quatre reprises
Roubaix. Après une violente dispute, sa compagne le poignarde à quatre reprises

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Éditorial Lille

Publié le

21 décembre 2024 à 16h15

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Après trois ans de vie commune, cet homme de 53 ans ne s’attendait pas à recevoir une telle violence de la part de son partenaire. Ce dernier l’a frappé quatre coups de couteau à Roubaix (Nord). Cependant, dans ce cas de violence domestique, les deux conjoints étaient jugé en comparution immédiate au tribunal de Lille, le 16 décembre. Les faits remontent au 12 décembre à 1 heure du matin, sur fond dealcool, drogue et argent.

Menaces, bousculades et attaques au couteau à Roubaix

Ce jour-là, une violente dispute éclate. L’homme a été retrouvé avec quatre coups de couteau, la femme de 48 ans avec des contusions au visage. Les deux prévenus ont des versions différentes des faits, que le tribunal de Lille va tenter d’éclaircir.

La police a été appelée dans un magasin de Roubaix. Sur place, les pompiers ont ensuite pris en charge un homme dont les vêtements étaient tachés de sang. Ils ont constaté quatre coups de couteau, « légers comme de petits points », sur l’épaule et la cuisse gauche de l’homme. Certaines blessures nécessitent des points de suture mais « le le pronostic vital n’est pas engagé« .

Dans un » ivresse évidente», l’homme de 53 ans explique avoir été poignardé par sa compagne suite à une violente dispute dans leur appartement plus tôt dans la soirée.

«Je saignais, je suis parti», raconte-t-il. La police s’est donc rendue au domicile du couple et a trouvé une femme d’une quarantaine d’années qui « sentait fortement l’alcool ». À l’intérieur, ” très légères traces de sang » recouvre le sol et le couteau se retrouve sur une table basse, « entouré de plusieurs pipes à crack« .

Devant le tribunal, le président a été surpris par « l’apparence très courante » de l’arme, semblable à un couteau à steak avec une « lame crantée de cinq centimètres ».

« De l’ammoniac dans les yeux »

Deux versions des faits s’opposent. Selon l’accusé, l’homme de 53 ans lui avait volé de l’argent et ne voulait pas le restituer. Il lui a alors crié de « sortir » et l’a attaquée, la bousculant violemment, lui tirant ses vêtements et ses cheveux. Elle ajoute qu’elle était « étranglé de face » et indique avoir reçu « deux coups de poing au visage », au niveau du « menton gauche ». «Il a essayé de lancerammoniaque dans les yeux», précise-t-elle lorsqu’elle prévient la police au téléphone.

L’homme l’aurait projetée au sol et c’est à ce moment-là que la femme de 48 ans a saisi le couteau sur la table basse et a frappé son partenaire.

“Au début, je voulais juste le menacer, c’était des conneries autodéfense», clame-t-elle devant le tribunal. Pour le prévenu, tout est différent. Selon lui, depuis la fin

du contrat de travail de son partenaire, « elle ne participe pas financièrement ».

C’est pour cela qu’ils auraient argumenté. L’homme de 53 ans dénonce des insultes et des cris. «Je l’ai tenue du mieux que j’ai pu. Elle a de la force, j’en ai plus», se défend-il devant le tribunal.

Il nie tous les coups et avoue seulement l’avoir poussée et tiré les cheveux « pendant la bagarre ». Il déclare avoir quitté le domicile après avoir reçu les coups de couteau et tenté de désarmer sa compagne : « Je ne vais pas la laisser me baiser ! » »

« Elle a une capacité de résilience et de combat que j’admire !

Pour les avocats des prévenus, c’est un véritable défi d’éviter l’incarcération. En effet, le couple est habitué au système carcéral et à eux deux, ils comptent 55 mentions à leur casier judiciaire. L’avocat du prévenu adopte un plaidoyer défensif et décrit une femme « totalement affaiblie », dans « leincapacité totale à se défendre« . « Elle a été marquée par la vie », souligne-t-elle, soulignant le « parcours chaotique » de sa cliente.

Elle décrit enfin « une relation extrêmement toxique » dont la femme de 48 ans doit « se détacher ». L’avocat du prévenu opte plutôt pour l’offensive. Pour

elle est formelle : son client « s’est envolé pour éviter les coups et mettre un terme » à la dispute.

L’avocat accable le prévenu. Selon elle, il est impossible qu’elle ait reçu deux coups de poing au visage, qu’on lui ait tiré les cheveux et qu’elle s’en soit sortie indemne. « Elle a un résilience et capacité de combat que j’admire ! » ironise-t-elle.

Pour elle, c’est la preuve que son client n’a pas pu commettre ces actes. Par ailleurs, selon l’avocat, lorsque la femme de 48 ans appelle la police, « elle essaie de se dédouaner », affirmant qu’elle « a passé une mauvaise soirée » ou que « depuis plusieurs jours, nous [la] volé “. C’est pourquoi elle demande au

tribunal de « faire preuve de beaucoup de bienveillance » envers l’homme qu’elle défend.

Le procureur de la République rappelle « des faits extrêmement graves« . Selon elle, « Madame a toujours été cohérente dans ses propos », mais elle s’interroge : « Si elle est menacée, pourquoi n’appelle-t-elle pas immédiatement ? » Le procureur met en cause un appel tardif à la police, « bien après que le monsieur soit arrivé au magasin » et ait prévenu lui-même les secours. Elle dénonce même une « action extrêmement brutale » et un geste disproportionné.

Selon le procureur, l’accusé n’a pas agi en état de légitime défense. C’est pourquoi il faut dix mois de suspension probatoire pour l’accusé et deux ans de suspension probatoire pour sa conjointe. Des peines confirmées par le tribunal, qui les a déclarés tous deux coupables. Les accusés reçoivent également une interdiction de contact.

Par Zoé Hondt

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