Le centre LGBTQIA+ (1) de Nice avait déjà repris un studio mis à disposition par le CCAS en juillet dernier. Cette fois c’est un appartement trois pièces de 80m2 qui peut accueillir, depuis le 1er octobre 2024, jusqu’à quatre personnes.
Le système d’hébergement a été nommé « Cathy’s Maïoun », un souvenir de Cathy Richeux, “militant” connu de tous les Niçois, décédé le 11 mai 2023 à Nice.
« L’appartement est composé de deux chambres pour deux personnes, d’un salon avec un canapé convertible – en cas d’urgence –, d’une salle de bain et d’une cuisine entièrement équipée.explique Erwann Le Hô, le coordinateur du centre LGBTQIA+ de Nice. Il s’agit d’un appartement qui est mis à notre disposition par la Ville de Nice.»
Un contrat de six mois renouvelable une fois
Le logement est destiné à des jeunes LGBTQIA+ entre 18 et 30 ans se retrouvant à la ruesouvent parce qu’ils sont « rejetés par leurs familles ».
« Être homosexuel stigmatise, et nous sommes plus facilement rejetés pour l’accès au logementadds Erwann Le Hô. Le taux de précarité est plus élevé, c’est pourquoi il nous faut un système adapté.»
Concernant les conditions d’accès au Cathy’s Maïoun : « Nous leur faisons signer des contrats d’hébergement et d’accompagnement d’une durée de six mois, renouvelable une fois. Parce que cela ne dépend pas seulement de la motivation des jeunes à résoudre leur situation, il faut leur laisser du -.»
Ces derniers sont choisis par une commission, qui étudie le profil de chacun. «Nous regardons en priorité les critères de fragilité et de santéprécise Loïc Jourdan, le président du centre. Mais c’est difficile de faire des choix, car ils sont tous prioritaires puisqu’ils sont dans la rue.»
Les jeunes qui rejoignent le Maïoun sont suivi par les assistantes sociales du centre, qui discutent avec eux chaque semaine pour faire le point sur leur situation.
« Notre équipe est là pour les coacherindicates Erwann Le Hô. Il y aura aussi visites régulières de bénévoles superviser et organiser un conseil de maison une fois par semaine.
Outre le contrat qu’ils signent à leur arrivée, les jeunes paraphent également le règlement intérieur de la maison et ils doivent présenter un projet d’objectif individualisé. Parce que cette colocation n’est pas un centre de vacances, les jeunes ont « droits et devoirs ».
« L’idée est de remettre la vie sur les railssourit la coordinatrice du centre. Et la base pour reprendre le contrôle de sa vie, c’est le logement.»
Un projet possible grâce aux dons
Pour financer ce projet, les dons jouent un rôle important. La première a permis de meubler rapidement l’appartement, mais il reste encore de nombreux frais à prévoir.
« Ikéa nous a fourni tout le mobilier des chambres et du salon, ça a coûté 6 000 eurosspecifies Loïc Jourdan. Et le musée Matisse a décidé de nous proposer des lithographies pour décorer l’appartement.
De nombreux dons spontanés ont également été effectués lors de l’annonce du projet. « C’est un projet qui a suscité la sympathie ; nous sommes le premier centre LGBT à le fairerejoices Erwann Le Hô. Certains se souvenaient de leur parcours et voulaient apporter leur contribution.
1. Lesbiennes, gays, bisexuels, transgenres, queer, intersexués et asexuels.
>> Centre LGBTQIA+. Rue Cathy Richeux. 04.83.32.81.84. [email protected]