“La vie de Julia est ruinée par ce qui s’est passé…” C’est Maître Jérôme Zuccarelli, l’avocat des victimes italiennes brûlées par une lampe à éthanol le 27 novembre au Caveau 30, à Cannes, qui traduit pour nous les propos de Massimo, le père de Julia, qui est à son chevet en France.
Transporté à l’hôpital de Toulon et placé dans le coma suite à l’incident, le une jeune femme de 35 ans est toujours inconsciente et reste sous sédation totale. « À un moment donné, ils ont réduit la sédation. Mais elle s’est réveillée et a réalisé ce qui lui était arrivé, et elle s’est mise à pleurer, à trembler… »
De nombreuses greffes
De la la peau a été arrachée de ses jambes pour tenter de réparer les séquelles de l’incendie : la jeune femme a subi plusieurs greffes au cou, aux mains, au thorax, au front et aux tempes.
Ce qui s’est bien passé selon les médecins. Mais son père reste complètement désespéré. Fond en larmes lorsqu’il évoque Julia, le soir où la vie de sa fille et la sienne ont basculé…
Un blessé sorti du coma
Saverio, 56 anségalement grièvement brûlé et placé dans un coma artificiel, a ouvert les yeux jeudi soir. « Il est toujours intubé, il ne peut pas parler, mais il doit se croire paralysé. » explique Maurilio, venu en France pour veiller sur son frère. Il a subi deux greffes majeures, mais malheureusement elles n’ont pas eu lieu. « Il avait une infection, il avait une très forte fièvre… »
Enfin, le dernier blessé transporté à Toulon, Lorenzo, 30 ansest resté conscient et a subi quatre interventions sous anesthésie générale. “Mais je ne sais pas si j’en aurai d’autres ou pas”il explique.
Physiquement, Lorenzo semble tenir le coup. Mais moralement, c’est plus compliqué. Il se souvient de tout. De chaque instant, de chaque son. Chaque cri, chaque détail. « Toutes ces images restent dans ma tête. Je n’ai pas pu dormir pendant 10 jours parce que je pensais tellement à cette horreur. L’hôpital lui a donné sédatifs pour la nuit, analgésiques pour la journée.
“Il n’y a pas que cinq blessés”
Pour tous les témoins, tous ceux qui ont assisté à la scène, le choc psychologique est lourd. Un suivi a également été mis en place en Italie, auprès des personnes rentrant dans leur pays. “Il n’y a pas que cinq blessés, lance Maurilio. Il y a aussi toutes leurs familles, leurs amis, touchés par ce drame.
Des familles, dont certaines se sont hébergées provisoirement à Toulon et qui subissent également un contrecoup économique, “certains ayant renoncé à leur emploi”explique l’avocat.
Massimo, le père de Julia, Maurilio, le frère de Saverio, Lorenzo et son père… tous critiquent la présence de cette lampe à éthanol sur la table et sa mauvaise utilisation. “C’est anormal d’avoir une bombe comme celle-là sur une table”dit le père de Julia, Massimo. “C’est comme jeter de l’essence sur le feu, ajoute Lorenzo. C’est de la bêtise. »
“Il a été brûlé par négligence, son père se met en colère. Il n’est pas normal de faire ce type d’utilisation de cette lampe à éthanol, dans une ville qui accueille tant d’événements internationaux. […] Tout le monde dit que c’est parce que les terrasses ne sont pas fermées ou quoi. Tout le monde veut juste faire des affaires, mais du coup, mon fils a été brûlé. »
Et Lorenzo tient également à préciser à nouveau que “personne n’a poussé le serveur”.
“Je suis aussi choqué d’avoir lu et entendu que quelqu’un se plaignait de la fermeture administrative…, relève Maximum. Et que personne ne nous a contactés pour s’enquérir de l’état de santé des blessés.