Elle pourrait parler des heures de rugby et de sa vie qui a toujours tourné autour du sport. Avant de devenir demi de mêlée du Stade Bordelais et de l’équipe du Canada, Justine Pelletier (28 ans) a pratiqué la gymnastique, le basket-ball et le football américain. Elle a découvert l’ovale à l’université où elle a joué pour la première fois au centre. François Ratier, actuel manager des Lionnes de Bordeaux et ancien entraîneur au Canada, notamment de la sélection canadienne féminine, l’avait entraînée lorsqu’elle était jeune et lui avait conseillé de se lancer dans la mêlée. Depuis, elle en profite. A l’image du reste de l’équipe qui est seule en tête du championnat et espère rester invaincue en tentant de s’imposer chez son dauphin, Blagnac, ce dimanche (15 heures).
Vous êtes double champion de France en titre et à nouveau en tête, vous sentez-vous encore plus fort cette saison ?
Oui je trouve. D’année en année, nous trouvons des choses à améliorer. Mais ici, on a le même coach depuis deux ans, un groupe inchangé et des recrues vraiment de haut niveau, on est dans la continuité, la qualité et le détail des performances.
Justement, dans le détail de l’analyse des matchs, on ne se sent pas toujours satisfait du contenu malgré de larges victoires, pourquoi ?
Parce que nous voulons maintenir nos standards aussi élevés que possible, quel que soit l’adversaire ou le scénario du match. Et il y a certains matches cette saison où l’on voit des marges de progrès malgré la victoire. On fait encore beaucoup d’erreurs, il y a encore trop de tirs qui ne vont pas au bout. C’est donc cette façon que nous voulons perfectionner autant que possible.
Vous êtes à Bordeaux depuis 5 ans, comment êtes-vous arrivé ici ?
J’ai répondu à une publicité Facebook du club (sourire) ! Le club vient de se réorganiser et de monter en première division. Cela n’aurait pas dû être facile de recruter mais il a déclaré vouloir devenir la meilleure équipe et le club de référence du championnat. J’avais toujours voulu venir en France et cette annonce est arrivée en même - que le Covid. Au Québec, le rugby était arrêté, je pouvais suivre mes études de kinésiologie à distance alors je suis venu !
Seul ?
Lors de l’entretien avec les dirigeants du club, ils m’ont dit que je pouvais venir avec des coéquipiers, j’en ai amené trois !
Qu’a apporté votre petit groupe de Canadiens au club ?
De la rigueur envers le coach, un peu de professionnalisme. Les filles ont suivi, il y a eu moins de blessés et on a vu les résultats sur le terrain.
Qu’apporte cette expérience française à votre jeu ?
Je pense que petit à petit je mets plus d’instinct dans ce que je fais. Quand je suis arrivé, j’étais plutôt dans un état d’esprit « j’éjecte, j’éjecte, j’éjecte » mais c’est vrai que faire la passe n’est pas très joyeux. Aujourd’hui, je m’ouvre davantage, j’essaie de jouer autour des rucks et de créer un peu plus.
Vous participerez à la Coupe du monde féminine fin août avec le Canada, quel est l’objectif ?
Gagnez-le. Après ce sera un casse-tête de calendrier car le championnat de France est le seul à ne pas s’arrêter plus tôt pour laisser les joueurs préparer la compétition. Mais c’est comme ça. Nous ferons de notre mieux partout.
Ce serait certainement spécial de rencontrer la France…
Les premières fois j’étais stressé mais maintenant j’adore jouer contre eux !
Le match
Blagnac (2e/28 pts) – Stade Bordelais (1er/36 pts), ce dimanche 22 décembre, à 15h