Un vaste réseau de trafic de drogue contenant de la prégabaline, un traitement contre les crises d’épilepsie détourné par des toxicomanes et surnommé la “drogue du pauvre”, a été démantelé à Clermont-Ferrand, a indiqué vendredi la gendarmerie à l’AFP. . Quatre personnes ont été mises en examen jeudi et placées en détention provisoire, selon un communiqué de la gendarmerie transmis à l’AFP. Au total, 245 000 capsules, d’une valeur de 750 000 euros, ont été saisies dans le cadre de cette opération.
La prégabaline, plus connue sous son nom commercial Lyrica et surnommée « la drogue du pauvre », est « largement consommée dans la rue », explique le colonel Ludovic Ehrhart, chef de l’Office central de lutte contre les atteintes à l’environnement et à l’environnement. à la santé publique (Oclaesp). Ces pilules, « qui ne coûtent que quelques euros », sont mal utilisées et « utilisées à des fins addictives », ajoute-t-il.
Des « effets concrets » sur la sécurité publique
Depuis « 3-4 ans » le trafic de drogue a « explosé », ajoute le colonel. Ce trafic, dont se sont emparés des « groupes criminels structurés », a des « effets très concrets » sur la sécurité publique, dit-il encore, « cela contribue aux agressions violentes ou aux vols » constatés par la police.
L’affaire a débuté début mai lorsque plusieurs clients d’une société de distribution pharmaceutique ont signalé des anomalies liées à des commandes non honorées pour leur traitement. Une enquête interne a révélé que plus de 600 000 tablettes ont été volées entre mai et août, causant un préjudice estimé à 300 000 euros pour l’entreprise.
Les enquêteurs de la Section de recherche de Clermont-Ferrand et de l’Oclaesp ont alors pris le relais. Ils ont identifié deux employés qui volaient la drogue et la détournaient au profit d’un réseau de trafiquants opérant dans la région de Clermont.
Armes à feu et fusils d’assaut
Lundi et mardi, quatre individus ont été interpellés après un nouveau vol de deux palettes de prégabaline (2 304 cartons), puis mis en examen et placés en détention provisoire. Il s’agit de « trentenaires », déjà « connus pour quelques petites arnaques », a précisé une source proche du dossier.
Outre les 245 000 capsules, plus de 200 000 euros en espèces ont également été saisis lors de la perquisition, ainsi que des cigarettes de contrebande, quatre armes à feu dont deux fusils d’assaut, huit grenades à main, plusieurs centaines de cartouches et divers stupéfiants.
Un abus dangereux
Les médicaments contenant de la prégabaline sont prescrits dans le traitement de l’épilepsie, mais également pour traiter les troubles anxieux généralisés et les douleurs neuropathiques. Leur mauvaise utilisation peut entraîner des complications telles que le coma, des troubles de la conscience et entraîner la mort.
Face à la multiplication des cas d’abus, de dépendance et de falsifications d’ordonnances, l’Agence nationale de sécurité du médicament a restreint en mai 2021 les conditions de prescription de la prégabaline, désormais limitées à six mois et faisant l’objet d’une prescription sécurisée et infalsifiable.
(AFP)