Il avait donné des sueurs froides aux gendarmes de Saint-Savin, ceux du PSIG puis du PSPG, déclenchant même l’arrivée d’un négociateur, dans la nuit de mercredi à jeudi 19 décembre 2024, en bordure de la D951, dans Saint-Germain. Cet homme de 61 ans a été jugé vendredi 20 décembre 2024, en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Poitiers.
Un Beretta calibre 12 : le tir s’est déclenché tout seul
Poursuivi pour menaces de mort, violences avec arme (un fusil de chasse Beretta de calibre 12) et violences sur sa compagne, il courait de grands risques avec deux précédentes condamnations en 2017 (violences en réunion) et 2018 (violences sur conjoint). Cette dernière condamnation le plaçait comme récidiviste. Il rappelle surtout un déploiement de forces similaire. Dans la ferme de Lusignan où il était retranché, lourdement ivre et armé, en janvier 2018, le GIGN était également en route pour lui faire entendre raison.
“J’avais envie de me tirer une balle dans la tête”
«J’ai des problèmes dépressifs. J’ai commencé à boire à 17h. Ma fille venait de m’annoncer qu’elle se mariait sans m’inviter, ça m’a choqué… dit-il au président du tribunal en ravalant un sanglot. Je voulais l’accompagner à la mairie. J’étais complètement ailleurs. J’avais envie de me tirer une balle dans la tête. » Soudain, il mime agripper le fusil de chasse, ouvrir la culasse, la douille dans la chemise. « Et j’ai dû avoir le doigt sur la gâchette parce que le coup de feu a explosé. »
A ce moment-là, sa compagne était au téléphone avec les secours du Samu. Ils ont entendu l’explosion et ont conseillé à la femme de sortir de la maison. Quelques minutes auparavant, embué dans les vapeurs de deux bouteilles de whisky, il l’avait saisie par les vêtements. « La fusillade était accidentelle. Je voulais mourir, pas tuer ma chérie, je ne voulais pas lui faire de mal. »
Interdiction de se présenter au domicile de sa compagne
Ce fusil de chasse, c’était un peu un retour vers le futur : il était censé faire partie du stock déjà confisqué en 2018 mais le chasseur avait menti à la police. « Il s’est comporté de manière irresponsable.le procureur de la République de Poitiers s’indigne. Le coup de feu a été tiré au niveau du visage. Heureusement, son partenaire était derrière lui à ce moment-là. » Une peine de 18 mois de prison, dont 12 avec sursis probatoire renforcé, a été requise.
Élise Farine, avocate du prévenu, a demandé la relaxe pour menaces de mort et violences avec arme et lui a proposé un relogement avec sa sœur, en Charente. Les juges ont reconnu l’absence d’éléments intentionnels dans le tournage. Le sexagénaire a été acquitté pour les violences avec armes et menaces de mort.
En revanche, il a été reconnu coupable de violences conjugales et condamné à un an de prison dont 8 mois avec sursis pendant deux ans. Il devra soigner ses problèmes alcooliques et psychologiques. Il lui est interdit de se présenter au domicile de sa compagne. La peine ferme sera exécutée sous forme de maintien à domicile sous surveillance électronique au domicile de sa sœur… en Charente.