« Ici, il y aura une grande fenêtre pour que les clients puissent nous voir travailler le pain. Et là, les vitrines réfrigérées avec les produits. » Éric Vacavant nous guide avec enthousiasme sur le chantier de sa future boulangerie, place du Marché de l’Arlequin. Son impatience est palpable. ” Le projet a démarré il y a trois ans. J’ai hâte d’ouvrir et de proposer mes produits, dont certains ont été hérités de mon père, lui-même boulanger.. »
Pour réaliser ses gourmandises 100 % maison, le boulanger pourra compter sur quatre salariés et apprentis qu’il a lui-même recrutés, tous habitants du quartier. ” Un de mes objectifs est de transmettre mes connaissances à mes collaborateurs afin qu’ils puissent reprendre la boulangerie à ma retraite.. »
Parmi les spécialités, on retrouve le pain aux noix, le pain banette, mais aussi la brique Arlequin, un dessert créé spécifiquement en l’honneur du quartier et de ses briques rouges emblématiques. ” C’est un gâteau sur une base réussie avec un biscuit croquant recouvert de chocolat rouge et des morceaux de noisettes grillées », explique le boulanger.
« Les gens attendent avec impatience le retour d’une boulangerie mais je n’y crois plus vraiment »
Parce qu’il est soucieux de respecter la diversité des cultures et des régimes alimentaires, Éric proposera des produits halal, des pâtisseries sans gélatine mais aussi des sandwichs vegan, du pain bio, des pâtisseries traditionnelles… » Mon objectif est de produire de la qualité tout en répondant aux besoins exprimés par les résidents. » Pour garantir cette qualité, il utilisera des ferments naturels pour faire lever son pain, « cela lui donne plus de goût et de croustillant, une belle couleur et une meilleure conservation ».
Le boulanger ne cache pas la difficile réalité du quartier qu’il a vu évoluer au fil du -, notamment avec les fermetures successives de commerces. ” Les gens attendent avec impatience le retour d’une boulangerie mais n’y croient plus vraiment. Je veux montrer qu’on peut réaliser un tel projet même dans un quartier sensible. » Sa meilleure arme pour y arriver ? Son sens du contact. ” J’ai beaucoup discuté avec les habitants, notamment les jeunes, pour faire connaître et accepter mon projet. »
Le boulanger compte également proposer des ateliers aux enfants des écoles des alentours et aux mamans du quartier afin de leur transmettre son goût des bonnes choses.