Après l’adoption d’un texte qui « réaffirme la confiance » de l’établissement dans l’université israélienne, cinq enseignants-chercheurs ont annoncé leur démission du conseil d’administration.
L’Institut d’études politiques (IEP) de Strasbourg a annoncé ce jeudi 18 décembre qu’il « renouvelait l’avis favorable » de son partenariat avec l’université Reichman d’Herzliya, en Israël, qui avait été suspendu en juin dans le contexte du conflit. à Gaza.
Réuni mercredi soir, le conseil d’administration de l’établissement a adopté un texte qui « réaffirme la confiance » de Sciences Po Strasbourg envers l’Université Reichman et exprime « son soutien à la poursuite du partenariat », indique Jean-Philippe Heurtin, le directeur de l’IEP. , dans un communiqué. Le texte a été voté par 14 voix pour, 1 contre et 4 abstentions, tandis que 14 membres du conseil d’administration n’ont pas pris part au vote.
Patrick Hetzel, ministre démissionnaire chargé de l’Enseignement supérieur, a applaudi le X « une décision salutaire qui réaffirme les valeurs de la coopération universitaire face aux dérives partisanes ».
Cinq démissions
A l’inverse, cinq enseignants-chercheurs ont annoncé leur démission du conseil d’administration après ce vote, qu’ils ont qualifié de « déni de démocratie » tout en dénonçant les « nombreuses pressions internes et externes » entourant le vote.
“Nous refusons d’être complices d’une université qui soutient le massacre de civils et les opérations militaires contraires au droit international à Gaza, au Liban et maintenant en Syrie”, écrivent dans un communiqué Vincent Dubois, Michel Fabreguet, Valérie Lozac’h, Jérémy Sinigaglia. et Nadine Willmann.
Le conseil d’administration de Sciences Po Strasbourg a rappelé « le caractère privé de l’Université Reichman, ce qui implique sa pleine indépendance financière vis-à-vis du gouvernement israélien ».
Il a également noté la « diversité des positions concernant les réformes antilibérales et la conduite de la guerre » parmi les professeurs-chercheurs de l’Université Reichman, et la présence parmi eux de « voix critiques » contre le gouvernement actuel. Israélien.
Il avance que le soutien de cette université aux forces armées israéliennes « se limite à la collecte de denrées alimentaires, à l’apport d’un soutien psychologique et à l’attention des étudiants réservistes mobilisés ».
Des enseignants démissionnaires dénoncent des liens « avec l’armée »
A l’inverse, les enseignants-chercheurs qui ont démissionné du conseil d’administration ont dénoncé les liens de l’Université Reichman « avec l’armée et « l’enrôlement des étudiants dans des activités de propagande ».
Le conseil d’administration de l’établissement a également adopté une autre motion appelant à “rejoindre toutes les forces sociales et politiques qui réclament un cessez-le-feu immédiat et durable et la libération des otages détenus par le Hamas”.
Le 3 décembre, un précédent Conseil d’administration de l’établissement, avec le même ordre du jour, avait été empêché par l’irruption des étudiants. La suspension du partenariat entre Sciences po Strasbourg et l’Université Reichman a été votée en juin mais rendue publique en octobre.
Cette décision fait suite à une motion présentée par la liste Solidarit’Etudiants qui, tout en condamnant « sans réserve l’attentat terroriste subi par la population israélienne le 7 octobre 2023 », dénonçait les positions de l’Université Reichman, « profondément bellicistes et dénuées de tout fondement ». perspective humaniste (…) à l’égard de la guerre en cours à Gaza ».
Cette suspension a suscité de nombreuses réactions au sein de la classe politique. Jean-Noël Barrot, alors ministre des Affaires étrangères, jugeait la décision « affligeante ».