Vendredi dernier, après de nombreuses négociations, François Bayrou est devenu le nouveau Premier ministre, après la censure du gouvernement Barnier mercredi 4 décembre.
Depuis le 9 juin, le bateau français est à l’eau, à l’instar de la dissolution du gouvernement annoncée le même jour. Depuis, le fossé politique et démocratique ne cesse de se creuser entre le président de la République, Emmanuel Macron, et les Français. Ces derniers ont totalement ignoré le vote des électeurs lors des dernières élections législatives, voyant l’alliance de gauche arriver en tête. Au contraire, il a nommé successivement deux premiers ministres, bien ancrés à droite, issus de deux partis minoritaires à l’Assemblée nationale, LR et Modem : Michel Barnier et François Bayrou. D’ailleurs, François Bayrou n’est pas un novice en politique puisqu’il a été candidat à trois reprises lors des élections présidentielles, en 2002, 2007 et 2012. Il est surtout un des premiers alliés d’Emmanuel Macron, dès 2017, lui permettant de remporter la présidence. d’Emmanuel Macron en 2017, lui permettant de remporter la présidence de la République la même année. Focus sur ce centriste dès le départ.
François Bayrou, centriste dans l’âme
Issu de la droite française, notamment de l’UDF, parti que les jeunes de moins de 20 ans connaissent peu ou pas du tout, c’est sous l’ère de feu Valéry Giscard d’Estaing que Bayrou fait ses premières armes. Mais c’est surtout avec Simone Veil qu’il travaillera le plus mais elle n’est pas élogieuse envers le natif du Béarn. Entre 1993 et 1997, Bayrou a été ministre sous trois gouvernements successifs alliant stratégie et manœuvrabilité. Dès 2002, François Bayrou crée son propre parti politique : Le Modem. Ce parti est à l’origine de l’élection présidentielle de 2007, qui permettra à Nicolas Sarkozy de remporter les suffrages. En 2012, il soutient François Hollande. Enfin, en 2017, il amène son Emmanuel Macron.
Habile en politique, et voyant le vent tourner assez vite, François Bayrou a su diriger sa barque seul et avec beaucoup d’intelligence. Sauf qu’en 2017, deux mois après sa nomination au gouvernement, comme garde des Sceaux, il est rattrapé par des affaires passées. Il a donc été contraint de démissionner assez rapidement car il avait déclaré que « les politiques doivent être exemplaires ». 2024 est l’année du grand retour. Cela dit, il arrive à la barre dans une période trouble de la Ve République, entre doutes et méfiance à l’égard des Français, inquiets de la situation économique et politique du pays. Durant au moins six mois, il aura le rôle de pompier tentant d’éteindre l’incendie dans la rue ou dans les bureaux de vote. Il se rattrape cette année, en saisissant l’opportunité que lui offre Emmanuel Macron. Il devra rassurer les Français pendant au moins six mois. Une réponse devrait sortir rapidement, soit dans la rue, soit dans les urnes, à suivre…