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Éditorial Grenoble
Publié le
18 décembre 2024 à 9h34
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Plusieurs dizaines d’élus ont appelé mardi le Premier ministre François Bayrou à valider l’idée d’une “nationalisation provisoire” du groupe chimique en redressement judiciaire. Vencorex (Isère) afin d’éviter son « démantèlement » et la perte pour le pays d’un « espace industriel » essentiel.
Cette demande n’est pas “une position idéologique” mais “une exigence pragmatique (afin de) se donner tous les moyens de sauvegarder l’activité du site”, insistent les élus, dans cette lettre ouverte adressée au nouveau chef du gouvernement.
LFI, PS, Écologiste et PCF
A l’initiative des maires des communes concernées, Pont-de-Claix et Jarrie, toutes deux en Isère, cette lettre est signée par 48 parlementaires et dirigeants de partis politiques, notamment Olivier Faure, Marine Tondelier, Fabien Roussel et Manuel Bompard.
Une grande partie de 550 salariés de Vencorex sont en grève depuis le 23 octobre et bloquent totalement le site de production de Pont-de-Claix, au sud de Grenoble, pour réclamer sa protection. L’entreprise, actuellement détenue par le groupe pétrochimique thaïlandais PTT GC, s’est vu accorder quatre mois de répit en novembre pour trouver un repreneur par le tribunal de commerce de Lyon, jusqu’au 10 mars.
Une seule offre reçue
L’entreprise n’a reçu jusqu’à présent qu’une seule offre de rachat, émise par le groupe chinois Wanhua, son principal concurrent, via une filiale hongroise. L’offre, d’un million d’euros, prévoyait initialement de ne conserver que 25 emplois.
Cette offre a “entre-- été portée à 50” postes, indiquent les élus qui dénoncent néanmoins “un véritable scénario catastrophe” en cas de liquidation avec “le licenciement de la quasi-totalité des salariés, l’arrêt d’outils industriels compétitifs, des projets industriels financés en partie par des subventions publiques (…) ainsi que la création d’une friche industrielle de 120 hectares, classée SEVESO seuil haut ».
« Pire, le redressement judiciaire a servi de prétexte à d’autres industriels, présents sur la plateforme chimique ou sur celle voisine de Jarrie, pour annoncer la fermeture de leurs activités, constatée ou encore à l’étude », poursuivent-ils en référence au groupe Arkema. et les risques d’un effet domino sur d’autres parties du secteur.
Les syndicats réclament depuis plusieurs semaines une nationalisation temporaire de Vencorex, soulignent les élus : « Nous soutenons ce projet et vous demandons de veiller à ce qu’il soit sérieusement étudié par les services de l’État », écrivent-ils.
Une source gouvernementale a assuré lundi que bloquer les salariés de Vencorex était contre-productif et menacerait 3.000 emplois directs, voire 10.000 indirectement. Par ailleurs, les salariés, s’ils continuent à rejeter tout accord, risquent de perdre les 40 000 euros d’indemnité supra-légale négociées pour eux avec l’actionnaire, selon cette même source.
Avec l’AFP
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