Caritas fait le point sur la politique sociale en fin d’année / Contre…

Caritas fait le point sur la politique sociale en fin d’année / Contre…
Caritas fait le point sur la politique sociale en fin d’année / Contre…

18.12.2024 – 08h30

Caritas Suisse / Caritas Suisse

Lucerne (ots)

Cette année encore, le coût de la vie a augmenté en Suisse. Cette situation menace l’existence de ménages aux faibles ressources financières. La Confédération, les cantons et les communes n’assument pas leurs responsabilités en matière de prévention et de lutte contre la pauvreté, même s’il existe de louables exceptions.

En Suisse, près de 1,34 million de personnes sont pauvres ou risquent de le devenir. En 2024, nous n’avons toujours pas réussi à améliorer cette situation, indigne d’un pays riche comme la Suisse. «Il y a un manque de volonté politique pour aller vers une Suisse sans pauvreté», déplore Peter Lack, directeur de Caritas Suisse.

La situation des personnes concernées ne s’améliore pas, comme le montre l’Almanach social 2025 de Caritas Suisse qui vient de paraître. L’augmentation du coût de la vie aggrave les inégalités. Les dépenses liées aux primes d’assurance maladie et aux loyers des logements, notamment, mettent de plus en plus en difficulté des personnes qui étaient jusqu’ici en mesure d’assurer seules leur subsistance.

Le risque de pauvreté touche particulièrement les familles

Les familles sont particulièrement touchées par la hausse des coûts. Les couples avec enfants sont deux fois plus susceptibles de vivre dans la pauvreté que les couples sans enfants, et plus d’un quart des familles monoparentales n’ont pas assez d’argent pour vivre. «Il est clair que la Suisse n’investit pas suffisamment dans les familles», explique Aline Masé, responsable de la politique sociale chez Caritas Suisse. Par rapport aux autres pays occidentaux, les dépenses sociales destinées aux familles sont très modestes en Suisse. En 2022, ils représentaient 1,5 % du produit intérieur brut (PIB), soit nettement moins que la moyenne européenne.

Dans le même -, les salaires et les retraites ne suivent pas la hausse des coûts. L’AVS ne suffit pas pour vivre. Les personnes qui bénéficient de prestations complémentaires ou d’aides sociales doivent se serrer encore plus la ceinture. Même un revenu professionnel ne constitue pas une garantie contre la pauvreté. «En Suisse, 300 000 personnes gagnent un salaire insuffisant pour vivre. Cela correspond à près de 8 % de la population active », selon Aline Masé. Si l’on compte tous les membres des ménages dépendants de ces faibles revenus, comme les enfants ou les conjoints, 700 000 personnes souffrent du phénomène des « travailleurs pauvres ».

Le manque de formation, un obstacle majeur à la lutte contre la pauvreté

En Suisse, un adulte sur trois éprouve des difficultés à lire ou à calculer. C’est l’OCDE qui a lancé cette pierre dans la mare avec une étude publiée la semaine dernière. Ces lacunes dans les connaissances de base limitent considérablement la qualité de vie des gens. Dans le même -, les gens courent un risque accru de pauvreté car ils ont du mal à répondre aux exigences de l’emploi. Ils sont pris dans le cercle vicieux de la précarité.

L’Almanach social 2025 montre que le manque d’éducation et de formation est l’un des principaux obstacles à la sortie de la pauvreté. Ce manque de formation n’est pas dû aux personnes concernées elles-mêmes, mais à un problème structurel. Ainsi, l’absence de financements adaptés aux besoins et d’offres adéquates rend l’accès à la formation initiale et continue très inégalitaire. De plus, les employeurs encouragent beaucoup plus les personnes hautement qualifiées à suivre des cours de formation continue que celles qui ont des lacunes dans leur formation de base. Les personnes disposant de peu de ressources financières et de peu de qualifications ont donc nettement moins de chances de pouvoir poursuivre une formation continue. Résultat : en Suisse, malgré de nombreuses initiatives positives, les barrières sociales restent difficiles à surmonter grâce à la formation.

«Il est urgent que la Suisse ouvre des perspectives et offre des opportunités aux personnes épuisées par leur lutte quotidienne pour l’existence», écrit Aline Masé, spécialiste de la pauvreté à Caritas, dans son rapport publié dans l’Almanach social. «La Confédération, les cantons et les communes n’assument pas suffisamment leurs responsabilités dans la prévention et la lutte contre la pauvreté.» Une lueur d’espoir est apparue cet automne lorsque le Parlement a chargé le Conseil fédéral d’élaborer une stratégie nationale de lutte contre la pauvreté.

Almanach social 2025

La formation : solution ou illusion contre la pauvreté ? C’est le titre de l’Almanach Social 2025 de Caritas Suisse qui vient de paraître. 17 contributions d’experts décortiquent les raisons pour lesquelles la formation et l’éducation jouent un rôle clé dans la lutte contre la pauvreté et montrent les pistes possibles pour que les personnes ayant peu de moyens financiers puissent mieux se former et améliorer leurs compétences. La question de la numérisation et des compétences numériques fait l’objet d’une attention particulière. L’annuaire Caritas sur la situation sociale en Suisse peut être obtenu ici : www.caritas.ch/fr/almanach-social-2025

Contact:

Rapport sur les évolutions sociales et économiques en Suisse 2023/2024, par Aline Masé, cheffe du département politique sociale, Caritas Suisse, à télécharger ici : https://www.caritas.ch/fr/almanach-social-2025/

Pour les questions des médias ou les demandes d’exemplaires presse de l’almanach : Fabrice Boulé, responsable de la communication Suisse romande, [email protected]tél. : 041 419 23 36

 
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