malaise dans ce lycée rennais, démissions en cascade au sein du conseil d’administration

malaise dans ce lycée rennais, démissions en cascade au sein du conseil d’administration
malaise dans ce lycée rennais, démissions en cascade au sein du conseil d’administration

Un fond de racisme ambiant se propage-t-il au lycée de Bréquigny à Rennes ? C’est en tout cas ce que craignent un grand nombre d’enseignants et personnels éducatifs du plus grand lycée de Bretagne, comme le rapporte Ouest-. Jeudi 12 décembre, les 14 membres du personnel enseignant et éducatif du conseil d’administration du lycée ont démissionné du corps. Une démission qui s’est accompagnée du débrayage, le même jour, d’une centaine d’enseignants et personnels éducatifs.

La raison ? Des faits qui se sont déroulés en classe et sur les réseaux sociaux. « Ces dernières semaines, le lycée de Bréquigny a dû faire face à des insultes et propos racistes proférés par des élèves à l’encontre d’autres élèves de l’établissement. Ces faits sont prouvés par des captures d’écran, des témoignages et des aveux», explique la CGT Educ’action dans un communiqué.

Un enseignant calomnié sur les réseaux sociaux

Au même moment, un enseignant a été victime d’une usurpation d’identité par un élève de CE2 sur le réseau social TikTok. Des propos racistes, qu’il n’a pas tenus, lui ont ainsi été imputés. L’étudiant suspecté a reconnu avoir créé ce faux compte. “Cette enseignante avait, dans cette même classe, condamné les cris de singe poussés par une autre élève à l’encontre d’une élève noire alors qu’elle était au tableau”, précise Sophie Ollivier, professeure de physique-chimie, élue démissionnaire du conseil d’administration et départemental. co-secrétaire de la CGT Educ’action.

S’ils dénoncent ces faits, les enseignants s’insurgent aussi contre la sanction imposée à l’élève qui a créé ce faux compte TikTok. Convoqué en conseil de discipline mercredi 11 décembre, ce dernier a écopé d’un licenciement définitif… avec sursis. Pas assez sévère selon les élus qui ont démissionné du conseil d’administration. « Notre collègue est en arrêt de travail et très affecté par la situation. Il se pose la question de continuer à enseigner à Bréquigny », raconte Sophie Ollivier. Qui estime que, pour l’étudiant incriminé aussi, « ce n’est pas la meilleure solution. Il est censé retourner aux mêmes endroits. Cela peut générer des conflits entre étudiants. »

«Des sanctions pas à la hauteur»

Selon les enseignants, cette sanction « est un très mauvais signal envoyé par notre établissement : un simple sursis et des réprimandes sont des sanctions qui ne correspondent pas aux faits en cause. Nous ne pouvons pas faire de compromis et faire les choses dans des demi-mesures. Les gens de l’établissement sont d’autant plus touchés que Bréquigny est un lycée très mixte.»

De son côté, le rectorat indique que ce sursis « signifie que ce lycéen a été autorisé à reprendre les cours, dans une autre classe, à condition d’avoir un comportement exemplaire. Le principe étant que s’il récidive, l’exclusion sera automatique et définitive. »

Le directeur de l’établissement rennais a fait appel de la décision prise par le conseil de discipline et a demandé une mesure conservatoire. L’élève du Secondaire n’est donc, pour le moment, pas autorisé à retourner en classe. C’est le conseil de discipline académique qui en statuera.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Avec « À bout portant. Versailles 1972», Philippe Artières sonde la fabrique du racisme ordinaire
NEXT Little John lève 1,1 ME