Le Canada adopte une politique étrangère dans l’Arctique

Le Canada adopte une politique étrangère dans l’Arctique
Le Canada adopte une politique étrangère dans l’Arctique

Dans un environnement arctique en évolution, le Canada met en œuvre une politique étrangère canadienne pour l’Arctique. (Photo : Pixabay)

Mélanie Joly, ministre des Affaires étrangères, a annoncé le 6 décembre 2024 le lancement d’une politique étrangère canadienne pour l’Arctique (PECA). Cette politique fait suite à plusieurs mois de consultations avec les gouvernements territoriaux et provinciaux ainsi qu’avec les organisations représentant les Métis, les Premières Nations et les Inuits.

Pour Nathan Obed, président de l’Inuit Tapiriit Kanatami, la sécurité et la prospérité sont des priorités communes pour les Inuits et le Canada alors que l’Inuit Nunangat (la patrie des Inuits du Canada) représente 40 % de la superficie du pays et tout son littoral arctique.

L’autonomie et la souveraineté des peuples autochtones sont les pierres angulaires du PECA selon Bill Erasmus, président international de l’Arctic Athabascan Council. Ce Conseil représente environ 45 000 personnes vivant dans les Territoires du Nord-Ouest, au Yukon et en Alaska.

L’Arctique est une région stratégique pour laquelle le Canada se positionne face à la Russie, qui occupe de plus en plus d’espace. Au cours des dix dernières années, la Russie a investi massivement dans la modernisation de ses infrastructures et de ses capacités militaires dans l’Arctique. Mais la Russie a également intensifié ses campagnes de désinformation, présentant l’Occident comme hostile. Cette position lui a, en partie, permis de justifier sa propre militarisation de l’Arctique, peut-on lire dans le document qui détaille les piliers de cette nouvelle politique.

Les interactions entre les pays occidentaux et la Russie tombent dans une « zone grise » où les interactions compétitives entre États ne sont pas des conflits armés traditionnels, mais vont au-delà des relations pacifiques normales.

Même si les risques d’attaque militaire dans l’Arctique nord-américain restent faibles, l’une des principales priorités de PECA est d’approfondir la coopération arctique avec l’Alaska et le Groenland (Royaume du Danemark). Mélanie Joly estime que PECA est une réponse diplomatique du Canada qui se positionne dans la région arctique.

«L’évolution de la dynamique sécuritaire et politique dans l’Arctique a rendu nécessaire de réorienter notre approche diplomatique pour promouvoir les intérêts nationaux du Canada dans la région, conformément aux principes d’une diplomatie pragmatique», a-t-elle déclaré.

La PECA a été conçue comme une stratégie diplomatique qui fournit au Canada « les outils diplomatiques dont il a besoin pour continuer à affirmer sa souveraineté, promouvoir ses intérêts de sécurité nationale et favoriser la stabilité, la prospérité et la sécurité de l’Arctique ».

Le point de vue des premiers ministres territoriaux

Pour RJ Simpson, premier ministre des Territoires du Nord-Ouest, la souveraineté et la sécurité dans l’Arctique vont de pair avec l’amélioration des possibilités pour les habitants du Nord.

« En investissant dans des infrastructures résilientes, des logements et des solutions climatiques, nous pouvons assurer un avenir stable et prospère aux personnes vivant dans le Nord, tout en renforçant le leadership et la sécurité du Canada sur la scène mondiale », a-t-il déclaré. -a-t-il indiqué dans un communiqué.

Enfin, le Nunavut se dit favorable à cette nouvelle politique étrangère :

« L’histoire et la géographie de notre territoire placent le Nunavut dans une position unique pour jouer un rôle stratégique dans les efforts diplomatiques d’Équipe Canada », a déclaré PJ Akeeagok, premier ministre du Nunavut. Il voit également des opportunités de développement économique et d’infrastructures dans un contexte de réconciliation nationale.

 
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