Le Royaume-Uni, la France et l’Allemagne ont accusé mardi 17 décembre l’Iran d’augmenter son stock d’uranium hautement enrichi à « des niveaux sans précédent » sans « aucune justification civile crédible ». Les trois pays estiment également que l’Iran devrait « inverser son escalade nucléaire »dans une déclaration devant une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur le programme nucléaire de Téhéran. La République islamique défend le droit au nucléaire à des fins civiles, notamment énergétiques, mais dément vouloir se doter de la bombe atomique, ce que soupçonnent les pays occidentaux.
« Les stocks iraniens d’uranium hautement enrichi ont atteint des niveaux sans précédent, là encore sans aucune justification civile crédible »a assuré les trois pays, dans un format connu sous le nom d’E3, ajoutant que ce « a donné à l’Iran la capacité de produire rapidement suffisamment de matières fissiles pour plusieurs armes nucléaires ». « L’Iran a accéléré l’installation de centrifugeuses avancées, une nouvelle étape dommageable dans ses efforts visant à saper l’accord nucléaire qu’il prétend soutenir »» ont ajouté les trois pays.
Uranium enrichi à 60%
En 2015, Téhéran a conclu un accord à Vienne avec la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la Chine, la Russie et les États-Unis pour réguler son programme nucléaire. En contrepartie, le texte prévoyait un allègement des sanctions internationales contre Téhéran. Mais en 2018, Donald Trump, alors président des États-Unis, a retiré unilatéralement son pays de l’accord – auquel Téhéran s’est conformé, selon l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) – et a rétabli de lourdes sanctions.
En représailles, Téhéran a considérablement augmenté ses réserves de matières enrichies. L’Iran est le seul État non doté d’armes nucléaires à posséder de l’uranium enrichi à 60 %, selon l’AIEA. Le seuil d’enrichissement nécessaire pour fabriquer une arme atomique est de 90 %. L’E3 a évoqué la semaine dernière dans une lettre adressée au Conseil de sécurité de l’ONU un éventuel recours au mécanisme de réimposition des sanctions.