Par
Julien Doubax
Publié le
17 décembre 2024 à 18h32
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«C’est un grand relief “assure Ramman Ismail lorsqu’il évoque la chute du régime de Bachar Al-Assad survenue dimanche 8 décembre 2024.
Ce réfugié syrien a rejoint le France en 2014, à l’âge de 20 ans, pour fuir la guerre en cours dans son pays natal.
Il étudie actuellement l’architecture à Bordeaux tout en continuant à discuter quotidiennement de la situation en Syrie.
Un départ seul vers la France
Ramman Ismail est né et a grandi à Alepau nord-ouest de la Syrie. L’étudiant a vécu la moitié de sa vie sous répression du régime autoritaire de Bachar Al-Assad.
«Ma maison était bombardé. J’ai vu passer des missiles près de moi, des corps, des blessés, tout cela m’a poussé à quitter Alep”, raconte le trentenaire.
Il rejoint ensuite la ville de Kobanésitué à la frontière avec la Turquie. « C’était une période difficile parce que, quand j’étais enfant, tous les régimes voulaient que nous prenions le pouvoir. armes et défendre leurs idéologies. »
Se sentant menacé, il décide de quitter la Syrie pour la première fois en juillet 2023. Il rejoint ensuite le Turquiepays voisin.
Il a travaillé quelques mois chez Istanbul avant de recevoir son visa pour rejoindre le France en 2024.
La défense de son peuple en France
Après quelques mois passés à Paris puis Lyon, Ramman Ismail s’installe Bordeaux en 2017 pour étudier l’architecture.
Dès son arrivée en France, il suit des cours de français et investit dans pour sensibiliser personnes sur la situation dans son pays d’origine.
« J’ai organisé plusieurs manifestations à Paris, Lyon et Bordeaux. Lors de rassemblements, j’ai mentionné le contexte en Syrie mais aussi les actes de Daech et les mouvements islamistes. »
Il a également fait conférences dans les écoles pour sensibiliser à la situation au Moyen-Orient.
Un projet d’étude sur la ville de Palmyre
Actuellement en dernière année d’école d’architecture, Ramman Ismail s’est penché sur un projet OMS ” [l’]’anime’ pendant trois ans.
Il travaille à la reconstruction de la ville de Palmyre après la guerre et en particulier sur prison de la commune, lieu sensible de la répression syrienne.
« Pour réussir ce projet, je me suis basé sur témoignages d’anciens prisonniersVidéos de propagande de Daesh et vues aériennes», résume-t-il.
Pour l’aider, il est épaulé par un survivant sorti de prison à 76 ans. Il réalisera notamment des plans et des maquettes qu’il présentera à la fin de ses études.
“Ce ne sera jamais pire”
Le 8 décembre, Ramman Ismail a pu exprimer son soulagement après l’annonce de la chute du régime de Bachar Al-Assad. « Nous savons que la situation ne s’aggravera jamais. C’est un grand espoir mais il y a aussi des craintes quant à de futures interventions extérieures », déclare le Kurde syrien.
Amis et cousins encore présents en Syrie ont pu confirmer la liesse dans les rues. «C’est un libérer pour ceux qui sont sur place. Nous n’avons jamais vécu sous un régime librenous avons toujours été dans un état de terreur et de peur », confie l’étudiant.
Un retour en Syrie envisagé ?
Désormais, ce changement évident de gouvernance changer de plan de la vie de Ramman Ismail et de ses proches qui ont rejoint la France depuis plusieurs années. « Ma famille n’aurait jamais pensé pouvoir retourner en Syrie. Maintenant c’est un souhait ce qui peut devenir réalité. »
Il termine ses études en juin 2025 et réfléchit déjà à la suite. « J’espérais retourner en Syrie quand j’aurai 60 ansmais c’est possible d’y être dans un an», explique-t-il d’un air ravi.
Il souhaite alors terminer son projet architectural et obtenir le Nationalité française pouvoir jongler entre les deux pays. « Mon statut de réfugié politique ne suffira plus. je veux avoir le double nationalité parce que ce que j’ai construit en France, je ne peux pas l’oublier. »
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