Lors de leurs plaidoiries, les avocats de la défense ont demandé la relaxe, dans le cadre du procès des effondrements de la rue d’Aubagne, lundi 16 décembre et mardi 17 décembre.
Les avocats des principaux accusés des effondrements mortels de la rue d’Aubagne, à Marseille, ont plaidé ce lundi 16 et mardi 17 décembre leur acquittement, se renvoyant la responsabilité ou rejetant la responsabilité sur les absents du procès.
“Le tribunal n’est pas une tribune, il n’est pas saisi d’un logement indigne”, a commencé à expliquer Me Christophe Bass, l’avocat du syndic du 65 rue d’Aubagne, qui s’est effondré le 5 novembre 2018 tuant huit personnes. Pour lui, le cabinet Liautard “a fait son travail même si ses propositions ont été rejetées par les copropriétaires”.
“Une hérésie”
Mais pour Me Pierre Ceccaldi, c’est une « hérésie » d’avoir poursuivi les copropriétaires du 65 rue d’Aubagne qui n’avaient pas été poursuivis lors de l’enquête mais étaient convoqués au tribunal par des parties civiles. Pour l’avocat, le « procès d’intention » a été mené sur une prétendue « cupidité » de son client, Xavier Cachard, propriétaire, avocat du syndic et également à l’époque élu régional.
Il n’a certes pas “exprimé ses sentiments” durant les sept semaines d’audience mais c’était par “pudeur”, s’est défendu M. Ceccaldi, estimant qu’il n’y avait “rien” pour le condamner. Le procureur a en effet requis contre lui la peine la plus lourde : cinq ans de prison, dont trois ferme, estimant que les copropriétaires avaient « connaissance des problèmes structurels » mais qu’ils avaient « joué pour gagner du - » pour « passer le plus tard possible et le moins possible.
L’épineuse question des experts
Concernant l’architecte Richard Carta, qui avait expertisé l’édifice moins de trois semaines avant son effondrement, un acquittement a également été demandé par ses avocats qui ont confié que la peine requise (trois ans dont deux ans de prison) « sidérait ». Me Cyril Gosset s’est étonné que son client soit poursuivi et non l’autre expert, Reynald Filipputti, qui avait bénéficié d’un non-lieu “alors qu’il connaissait l’immeuble depuis quatre ans”.
Son autre avocat parisien, Me Cyrille Charbonneau, a insisté : le rôle de l’expert judiciaire n’est pas de mettre fin à la dangerosité d’un immeuble mais à l’imminence d’un danger. Certes, il n’a pas proposé d’évacuer tous les locataires mais dans tous les cas, c’est la mairie qui décide.
Ce mercredi, la défense de Julien Ruas, qui était justement l’adjoint au maire chargé de ces questions à la mairie alors dirigée par Jean-Claude Gaudin, décédé en mai et dont l’ombre planait sur les débats, doit plaider. La décision du tribunal pénal sera réservée.