l’essentiel
Le Syndicat Mixte d’Aménagement de la Vallée du Lot va acquérir un engin révolutionnaire pour se débarrasser de la jussie, plante envahissante qui prolifère dans les eaux du fleuve.
À l’été 2025, les endroits les plus infestés seront libérés. Le Lot va retrouver sa splendeur, et surtout respirer. C’est cette technologie qui permettra de résoudre un véritable problème pour le fleuve et ses affluents, de Port de Penne à l’Aiguillon et son confluent avec la Garonne. Son nom : la jussie, une plante exotique qui prospère un peu trop dans la vallée du Lot. Les derniers calculs estiment l’étendue de cette plante à travers les eaux de la vallée à 50 hectares.
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Si elle a des impacts sur le milieu naturel – en saturant l’oxygène et en empêchant la lumière de pénétrer jusqu’au fond de l’eau – « elle provoque aussi des problèmes de navigation et de baignade » juge Avril Cantin, la responsable du centre fluvial du Syndicat Mixte. pour le Développement de la Vallée du Lot. Aucune solution miracle n’existe pour en venir à bout. Mais grâce au travail de longue haleine mené par SmavLot, une machine révolutionnaire va inverser la tendance.
Un « tank » d’une valeur de 300 000 €
Nous l’évoquions au printemps dernier, SmavLot a testé plusieurs machines, à Temple-sur-Lot et Granges-sur-Lot. Des « chars de rivière », juchés sur des chenilles, permettant d’avancer aussi bien sur terre que dans l’eau. A l’avant, des griffes ou des bras mécaniques, selon les modèles, capables d’arracher le jus en un rien de -. 1 000 et 2 000 m² de plantes peuvent être retirés des eaux de la rivière en l’espace d’une journée. L’équivalent du travail de 10 personnes, tout en amenant la jussie jusqu’aux berges.
Le président du SmavLot Jacques Borderie, comme tous les élus concernés par la problématique, s’est enthousiasmé par ce concentré de technologies. Petit problème, l’investissement important et le fait que SmavLot a dû se débrouiller tout seul pour trouver une solution, notamment sur le plan financier. L’acquisition d’une telle machine – avec l’option la plus optimale, celle du bras articulé – coûte 300 000 euros. La bonne nouvelle est arrivée très récemment : l’Agence de l’Eau est prête à subventionner l’achat à hauteur de 80 %.
Compost et biogaz
Un dossier mené conjointement par Avril Cantin et Damien Crabanat, qui ont également monté l’appel d’offres pour permettre la production d’équipements « sur mesure », mais aussi leur exploitation et leur maintenance. Un autre enjeu lors de l’achat du « réservoir de la rivière » est la question du recyclage du jus. Deux « voies » seront exploitées au cours des deux prochaines années. Le premier est celui du biogaz. Des traces de méthane ont été identifiées grâce à l’analyse de l’usine. «Nous avons fait tester des échantillons de jussie dans un laboratoire en Belgique», explique Avril Cantin.
Plus grand méthaniseur du Lot-et-Garonne, le site Total Biogaz de Villeneuve-sur-Lot va récupérer une partie des plantes sorties de l’eau et séchées. Le SmavLot explorera également la voie du compost, en stockant les jus puis en fertilisant les sols. Retour à Mère Nature en quelque sorte. « Nous ne voulons pas perdre de -, et ne pas faire une saison de plus avec cette plante envahissante », insiste le président Borderie. Les pratiquants du Lot seront encore plus ravis.