Le gouvernement suisse a récemment émis un avertissement concernant deux jouets contenant des plastifiants dangereux. Un problème qui touche les commerçants suisses comme les plateformes de vente en ligne.
Bruno Knellwolf / ch médias
L’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (Osav) a émis mercredi deux avertissements publics. Il s’agit d’un avertissement contre un ensemble de canards de bain vendus par Lipo et un ensemble de balles qu’Otto’s avait sur ses étagères. Bien que ces produits aient été retirés de la vente, ils sont probablement encore utilisés par les enfants dans de nombreux foyers suisses. L’OSAV recommande donc de ne plus l’utiliser.
Ces deux jouets contiennent des niveaux excessivement élevés de phtalates, des produits chimiques ajoutés aux plastiques pour les rendre plus mous. «Les phtalates sont des composés chimiques utilisés comme plastifiants pour rendre les matériaux plus élastiques», explique Alda Breitenmoser, présidente de l’Association des chimistes cantonaux de Suisse (VKCS).
Cet ensemble de jeu de balle ne sera plus vendu chez Otto.Image : docteur
La plupart des jouets viens de Chine
Le problème est que certains phtalates imitent les hormones. Dans certaines circonstances, cela peut influencer la reproduction ou endommager le foie. «L’utilisation de ces substances est donc limitée, voire interdite», explique Breitenmoser, directeur de l’Office de protection des consommateurs du canton d’Argovie. Les valeurs effectivement mesurées pour les jouets toxiques sont toutefois soumises au secret d’État.
Le lien entre les jouets toxiques et la production chinoise n’est pas nouveau. De nombreux jouets commandés en ligne dans ce pays présentent souvent des niveaux de phtalates bien trop élevés. En mai dernier, une enquête du programme suisse alémanique Effondrement de la trésorerie a révélé que cinq des dix produits testés, vendus sur la plateforme Temu, contenaient des plastifiants dangereux. Une situation inquiétante, sachant que les trois quarts des jouets vendus dans le monde proviennent de Chine.
Qui fait les tests en Suisse ?
Les canards de bain de Humbert & Brandt GmbH et le jeu de balles Toss and Catch en question n’ont pas été examinés par l’Office fédéral lui-même. En effet, ces contrôles sont effectués par les autorités cantonales sous la direction de chimistes cantonaux, en l’occurrence ceux du canton d’Argovie. Des contrôles aléatoires effectués dans tous les cantons garantissent qu’il n’y a pas de jouets ou de denrées alimentaires dangereuses dans les rayons.
Le set de canards de bain proposé par Lipo contenait trop de phtalates.Image : docteur
«La sélection des produits à analyser est basée sur les risques connus, c’est-à-dire que nous examinons principalement les produits dans lesquels nous soupçonnons des défauts sur la base de notre expérience», explique Alda Breitenmoser. Cette sélection se fait également au niveau cantonal.
La première étape pour détecter les phtalates consiste à liquéfier le canard et les boules du bain. Ensuite, les composés de ce mélange sont séparés les uns des autres à l’aide d’un processus de séparation complexe appelé chromatographie. Les chercheurs analysent ensuite les composés individuels pour détecter la présence de phtalates. Et dans le cas du canard de bain et des boules, ils en ont trouvé.
Cette année, 21 alertes ont été émises concernant des aliments ou objets dangereux – dont deux en raison d’une teneur trop élevée en phtalates. En 2023, il y a eu un total de 20 alertes publiques, ce qui correspond à peu près à la moyenne pluriannuelle. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la période de Noël n’entraîne pas une augmentation particulière des contrôles, malgré le nombre important de jouets proposés.
L’actualité en Suisse est ici
Traduit et adapté de l’allemand par Léa Krejci
Le Mouvement scout suisse a reçu le Prix de la Fondation Brandenberger. Dotée de 200 000 francs, elle rend hommage chaque année à une institution qui promeut la culture humanitaire.
Le prix de 200’000 francs revient au Mouvement scout suisse « en reconnaissance de ses mérites exceptionnels » en termes d’éducation pour la promotion de la tolérance, du respect, de la dignité et de la cohabitation pacifique», écrit la fondation dimanche dans un communiqué, au lendemain de la remise des prix.