Dakar, 9 déc (APS) – Le Sénégal va interdire l’exportation de matières premières textiles pour développer l’industrie locale, a annoncé lundi le ministre de l’Industrie et du Commerce, Serigne Guèye Diop.
“Nous allons interdire tout ce qui implique l’exportation de matières premières textiles car si nous voulons développer une industrie locale, nous devons la protéger”, a-t-il déclaré.
Pour parvenir à ce résultat, le ministère de l’Industrie et du Commerce doit exercer pleinement son rôle de « développer l’entreprise », en accompagnant toutes les entreprises.
« Nous allons entreprendre des réformes difficiles et douloureuses. Lorsque la Chine, le Japon ou les États-Unis ont des produits qui les gênent sur leur marché, ils imposent des taxes. Alors pourquoi le Sénégal ne pourrait-il pas faire cela ? a demandé M. Diop.
Il s’exprimait lors d’une réunion organisée par la Coopération allemande avec des entrepreneurs du secteur privé financée dans le cadre d’« Invest For Jobs », un programme qui lie l’Allemagne et le Sénégal dans le cadre de l’emploi et du renforcement des petites et moyennes entreprises (PME) en activité. dans des secteurs tels que l’industrie, l’agriculture, le textile, etc.
Après avoir écouté le plaidoyer des représentants œuvrant dans le secteur textile, qui appelaient à une relance durable du secteur, Serigne Guèye Diop s’est particulièrement concentré sur ce secteur.
« Je suis vraiment heureux de recevoir ce plaidoyer, et je souhaite le présenter au Conseil des Ministres pour sensibiliser le gouvernement, le chef de l’Etat, le Premier ministre sur les difficultés de ce secteur, mais surtout sur ce qu’il est. ce que nous pouvons faire », a promis M. Diop.
Fatou Cissé Ndiaye, directrice et fondatrice de la Plateforme Industrielle Textile
Le ministre de l’Industrie et du Commerce a affirmé qu’« il faut beaucoup de volonté politique pour relancer l’industrie sénégalaise.
« Il est hors de question pour le Sénégal de laisser fermer des industries. Et je suis ravi de voir que les entrepreneurs eux-mêmes font les choses, mais c’est à l’État et au secteur privé de les soutenir », a-t-il déclaré.
Il a rappelé que l’industrie est le secteur qui crée le plus d’emplois avec une contribution de 25% au PIB national.
« Aujourd’hui, nous exportons du cuir. Ensuite, nous l’importons à nouveau pour travailler. Je n’ai pas compris la logique derrière cela, et c’est pourquoi je souhaite également que l’importation de biens d’occasion soit interdite», a insisté le ministre de l’Industrie et du Commerce.
Fatou Cissé Ndiaye, directrice et fondatrice de la Plateforme industrielle textile, une usine de fabrication de textile de la région de Louga (nord), a salué cette décision comme une « très bonne nouvelle ».
« Nous produisons localement, mais nous sommes confrontés à des biens de seconde main qui arrivent de l’étranger. Fermer l’arrivée de la friperie permettra d’assurer une certaine souveraineté dans ce secteur et aussi de mettre au travail les jeunes sénégalais et d’éviter qu’ils ne s’aventurent vers d’autres pays à travers l’émigration irrégulière», a plaidé Mme Ndiaye.
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