La recherche sur le VIH est plus que jamais nécessaire parce que :
1. En Belgique, le nombre de nouveaux diagnostics de VIH a augmenté en 2023, inversant la tendance à la baisse précédente. Au total, 665 nouveaux cas ont été signalés, soit une moyenne de 1,8 diagnostics par jour, soit une augmentation de 13% par rapport à 2022. Parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), il y a eu une augmentation de 16%, les ressortissants belges représentant près de la moitié des cas.
Les personnes hétérosexuelles ont également connu une augmentation significative, les diagnostics chez les femmes augmentant de 19% chez les Belges et de 23% parmi les autres nationalités européennes.
2. L’Ukraine connaît une augmentation significative des infections à VIH, exacerbée par le conflit en cours et les déplacements de population. En 2023, 9 769 nouveaux cas de VIH ont été enregistrés entre janvier et octobre, avec 2 738 personnes diagnostiquées avec le sida et 1 198 succombant à des maladies liées au sida. Actuellement, 158 803 personnes sont enregistrées comme vivant avec le VIH dans le pays. La guerre a perturbé les services de santé, entraînant des difficultés d’accès aux programmes de traitement et de prévention. Les déplacements ont accru le risque d’épidémie de VIH, les personnes infectées se déplaçant des régions touchées par la guerre vers des zones présentant des risques de transmission plus élevés.
3. Pays à faible revenu
La réélection du président Donald Trump a accru les inquiétudes quant à l’avenir du Plan présidentiel d’urgence de lutte contre le sida (PEPFAR), un programme qui a joué un rôle déterminant dans la lutte contre le VIH/sida à l’échelle mondiale. mondial depuis sa création en 2003. Au cours de son premier mandat, Trump a proposé au PEPFAR des coupes budgétaires auxquelles le Congrès s’est largement opposé, garantissant ainsi la continuité du programme.
Toujours pas maîtrisée, l’épidémie de sida s’accentue depuis trois ans. « Un revirement inquiétant »
L’impact potentiel de telles réductions est profond. Le PEPFAR a joué un rôle central en fournissant un traitement antirétroviral, en prévenant la transmission mère-enfant et en soutenant les infrastructures de soins de santé dans de nombreux pays. Les réductions de financement pourraient annuler des décennies de progrès, entraînant une augmentation des taux de transmission du VIH et de la mortalité. Dans les régions fortement dépendantes du soutien du PEPFAR, comme l’Afrique subsaharienne, les conséquences pourraient être particulièrement graves, affectant des millions de personnes qui dépendent du programme pour les services de traitement et de prévention.
La situation en Ukraine et la menace qui pèse sur le PEPFAR auront des conséquences migratoires sur l’Europe occidentale, y compris la Belgique, ce qui générera de nouveaux défis, comme le nombre croissant de nouvelles infections et le développement de souches virales résistantes. drogues.
La récente réduction du financement et du soutien aux infrastructures met en danger la recherche belge sur le VIH :
Ces dernières années, on a assisté à un déclin notable du soutien gouvernemental et institutionnel à la recherche sur le VIH en Belgique, suscitant des inquiétudes parmi les experts en santé publique et les chercheurs. Les coupes budgétaires et les changements dans les priorités de financement ont réduit les ressources financières allouées aux programmes de lutte contre le VIH, qui étaient autrefois à l’avant-garde des efforts de santé publique de la Belgique. Cette réduction a eu un impact sur la recherche sur les traitements innovants, les stratégies de prévention et les études épidémiologiques essentielles à la compréhension de la dynamique évolutive de la transmission du VIH. Par ailleurs, la réduction du soutien risque de porter atteinte aux contributions historiques de la Belgique à la recherche mondiale sur le VIH, notamment à travers des institutions telles que l’Institut de médecine tropicale, l’Institut REGA (KUL), l’Institut Saint-Pierre et plus récemment l’UGand et d’autres centres cliniques, institutions académiques et laboratoires. Le manque de financement et d’infrastructures solides entrave également la capacité à relever les défis émergents, tels que le nombre croissant de nouvelles infections et le développement de souches du virus résistantes aux médicaments. Il est donc urgent de repenser les programmes de financement de la recherche sur le VIH en Belgique et de soutenir les chercheurs avec des financements et des infrastructures pour avancer dans la lutte contre le VIH/SIDA et continuer à prendre les devants comme nous le faisons !
⇒
Breach est le réseau belge de recherche sur le VIH⇒Titre de l’essai. Titre original : «