Gravement en manque de dynamisme vendredi, la Bourse suisse a tenté de retrouver l’équilibre à l’approche de midi, mais sans y parvenir à ce stade. Prudents face à l’accumulation des incertitudes, les investisseurs attendront ce dernier jour de la semaine avant la publication dans l’après-midi des données de l’emploi américain.
“Le rapport sur l’emploi de cet après-midi pourrait influencer la décision de la Réserve fédérale sur les taux d’intérêt en décembre”, précise John Plassard de Mirabaud Banque. Des données plus faibles pourraient renforcer les attentes d’une baisse des taux, la probabilité d’une baisse de 25 points de base lors de la réunion de décembre étant actuellement de 74 %.
Côté statistiques économiques, quelques heures avant la publication des chiffres de l’emploi américain de novembre, les employeurs (américains) ont annoncé 57.727 suppressions de postes en novembre 2024, soit un peu plus que les 55.597 d’octobre et les 45.510 de l’année précédente. La palme est revenue dans ce domaine au secteur automobile (11 506 postes barrés, le total mensuel le plus élevé depuis avril).
Quant aux premières données macroéconomiques du jour, la production industrielle allemande a de nouveau chuté en octobre, contre les attentes des experts, mettant en évidence la récession économique persistante de la première économie d’Europe. L’indicateur recule de 1% sur un mois, en données désaisonnalisées (CVS), après une baisse de 2% en septembre selon les données révisées.
En attendant les emplois américains, les investisseurs assisteront au ballet des dirigeants politiques à l’Elysée à Paris, le président Emmanuel Macron devant désormais se lancer dans la recherche d’un successeur crédible au Premier ministre démissionnaire Michel Barnier. Ils examineront également la confiance des consommateurs américains selon l’Université du Michigan.
A la Bourse suisse, le SMI restait dans la zone rouge vers 10h45, enregistrant à 11’774,19 points, réduisant légèrement sa baisse à 0,14% contre une baisse de 0,22% à l’ouverture. Le SLI a perdu à peine plus, soit 0,17% à 1945,44 points, tandis que l’indicateur plus large SPI a perdu 0,19% à 15.672,35 points.
Sur les trente valeurs composant le Swiss Leader Index, onze ont gagné du terrain, dix-huit en ont perdu, tandis que Straumann est resté immobile.
En tête du classement, Adecco (+2,0%) poursuit son évasion, devant le groupe de luxe genevois Richemont (+1,9%) et son concurrent biennois dans l’horlogerie, Swatch Group (+1,8%). SIG Group (+1,4%) et Julius Bär (+1,3%) étaient également recherchés. JPMorgan a relevé l’objectif de cours du titre du gestionnaire de fortune zurichois à 66 francs, contre 58 jusqu’alors, la banque américaine continuant de le recommander.
Les trois poids lourds de la notation, le bon Roche et les inscrits Nestlé et Novartis étaient très proches de l’équilibre. Le géant pharmaceutique bâlois Novartis a suggéré que son nouveau médicament hématologique Fabhalta (iptacopan), approuvé comme traitement secondaire de l’hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN), pourrait également bénéficier aux patients de première intention.
Swiss Re (-0,3%) a vu la banque américaine Morgan Stanley relever l’objectif de cours du titre du deuxième réassureur mondial, ainsi que sa recommandation.
En bas du classement, Schindler (bon de participation -2,1%) a conservé la lanterne rouge, JPMorgan ayant réinitialisé le titre du fabricant lucernois d’ascenseurs et d’escaliers mécaniques à “sous-poids”, contre “neutre” auparavant. Holcim (-1,4%) a également été boudée. Le géant zougois des matériaux de construction Holcim (-0,3%) compte à terme également introduire ses activités américaines à la Bourse suisse (SIX), en plus de la Bourse de New York. Cette cotation supplémentaire est prévue pour « satisfaire les investisseurs européens ».
Sur l’ensemble du marché, Meyer Burger s’est envolé de plus de 224% à 1’569 francs. Le fabricant bernois de cellules photovoltaïques a obtenu un financement relais de 39,48 millions de francs destiné à stabiliser l’entreprise en grave difficulté. Pour bénéficier de cette somme, le groupe Oberland devra cependant convaincre un gros client de lui accorder à nouveau sa confiance.
Stadler Rail décolle de 3,2%, le constructeur thurgovien de matériel ferroviaire ayant annoncé jeudi soir une grosse commande aux Etats-Unis. La Metropolitan Atlanta Rapid Transit Authority (Marta) lui a confié l’installation d’un nouveau système de signalisation sur l’ensemble de son réseau. (AWP)
