Leurs salaires ne sont plus versés mais les salariés d’un supermarché de Saint-Dizier restent au travail, sans nouvelles de leur direction. Un collectif citoyen et la CGT se mobilisent pour leur venir en aide.
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Dans les allées du supermarché, quelques produits rares restent dans les rayons. Ici un paquet de pâtes, un peu plus loin une bouteille d’huile, quelques conserves… Les rayons sont pour la plupart désespérément vides dans le Leader Price situé avenue de la République, dans le quartier de la Noue à Saint-Dizier en Haute -Marnes. Et pour cause, depuis fin août, le magasin ne reçoit plus de livraisons. Logiquement, faute d’articles en stock, les clients ont déserté les lieux. Même l’enseigne sur la devanture du commerce a récemment été retirée du jour au lendemain.
Seuls les huit salariés restent présents, dans une ambiance étrange, et surtout avec un problème à gérer : ils ne sont pas payés depuis trois mois. “En septembre, j’ai reçu 500 euros de caution, et depuis, plus rien, je n’ai pas été payé” témoigne un salarié qui préfère rester anonyme. Heureusement, mon mari est là pour nous aider mais pour certains collègues, c’est compliqué. Noël, les cadeaux, on n’y pense pas trop en ce moment… »
L’heure n’est pas à la fête et pourtant, une lueur d’espoir continue d’animer ces salariés laissés pour compte qui continuent de se rendre sur leur lieu de travail, pour ne pas commettre d’erreurs. Toujours le même salarié, contacté par téléphone : “Je passe commande, c’est la première fois depuis un mois, et nous devrions recevoir cette livraison mardi prochain.”
Toutefois, la situation n’a cessé de se dégrader depuis le rachat de la supérette, jusqu’alors propriété du groupe Casino, par un groupe indépendant en juin 2024. D’ailleurs, les cinq autres magasins concernés par ce rachat sont dans une situation similaire. , comme celui de Montmirail, dans la Marne, où les cinq salariés ont décidé de prendre un arrêt maladie. Le gérant, après avoir tenté de rassurer, ne donne désormais plus signe de vie. La faible capitalisation de l’entreprise – 1 000 euros – pose également question.
Dans ce contexte inquiétant, certains ont décidé d’aider le staff. Une pétition initiée par le « Collectif citoyen 52 » récoltant plus de 1 600 signatures a été remise mardi 3 décembre au maire de Saint-Dizier Quentin Brière. Une cagnotte a également été lancée. « L’adjointe au maire nous a promis qu’elle allait solliciter le CCAS (NDLR : Centre municipal d’action sociale) afin d’obtenir une aide financière pour les salariés, déclare Nicole Samour, représentante du collectif citoyen. Nous avons également rencontré le sous-préfet de Saint-Dizier, il a été très attentif, il doit alerter la justice à ce sujet.
Selon Nicole Samour, en additionnant les salaires impayés, les factures à payer et les fournisseurs à payer, 250 000 euros seraient déjà nécessaires pour que l’activité recommence à fonctionner… “Nous nous mobilisons pour ces salariés qui se retrouvent pris de court mais aussi pour les habitants du quartier de la Noue qui perdent leur dernière supérette.”
Le syndicat local CGT ainsi que les salariés du supermarché ont adressé leur propre courrier au procureur de la République de Chaumont. Ce dernier nous a toutefois indiqué qu’il n’avait pas encore reçu officiellement ces demandes, émettant également des réserves sur ses possibilités d’action, le siège de la société gérant le supermarché n’étant pas établi en Haute-Marne mais à Paris.