Les regards des quatre ressortissants géorgiens se sont assombris, mercredi 4 décembre 2024, pendant que l’interprète leur traduisait la décision du tribunal. Un déluge de lourdes peines, synonymes de maintien en détention, pour répondre à la série de cambriolages survenus en Indre-et-Loire (1) durant l’été 2024, puis à Fleurigné (Ille-et-Vilaine) en octobre 2024.
Malgré son casier judiciaire vierge, Otari Sabanadze a été condamné à la peine la plus sévère : cinq ans de prison. Son frère, Zaza, également primo-délinquant, est condamné à deux ans de prison. Une phrase similaire à celle d’Aleski Mamulashvili, qui s’était déjà illustré dans des actes similaires, comme Levani Melistskauri. Comme en août 2024 à Orléans (Loiret), ce dernier a été condamné à trois ans de prison.
Jusqu’à cinq ans de prison requis
Dans son réquisitoire, le procureur de la République de Tours est allé encore plus loin, en requérant cinq ans de prison pour trois des quatre prévenus. Face à elle, tous les avocats de la défense ont plaidé l’acquittement, leurs clients niant avoir participé à ces cambriolages. Les robes noires ont alors dénoncé une enquête “dépendant”même “discriminatoire”.
Cependant, le «des indications sérieuses et concordantes» ont « pleinement convaincu » le tribunal. Le modus operandi est toujours le même : lodges sans occupants pendant les vacances, tonneaux arrachés, bijoux en or et espèces volés.
L’enquête menée par Gelac (2) a permis de géolocaliser le téléphone d’Otari Sabanadze à proximité des cambriolages et de relever ses empreintes génétiques, ainsi que celles de son frère. Ils lient Otari à vingt-trois procédures en cours en France, et Zaza à sept autres.
Des dizaines de milliers d’euros envoyés en Géorgie
Des transferts de fonds importants vers la Géorgie, allant jusqu’à 15 000 €, ont également été constatés par les militaires, mais ils ont eu lieu avant la période de prévention des événements. Les suspects ont expliqué avoir gagné cet argent au casino, mais aussi lors de la revente de voitures.
Explications « hors sol » aux yeux du procureur. Les nombreuses parties civiles n’y croyaient guère non plus. Ils savent qu’ils devront se passer d’explications, tout comme d’excuses.
Sous surveillance, les quatre hommes ont regagné la maison d’arrêt de Tours, à l’issue de leur comparution immédiate. A titre de sanction supplémentaire, ils seront tous soumis à une interdiction définitive du territoire français après leur peine de prison.
(1) Mainly in La Membrolle-sur-Choisille, Chanceaux-sur-Choisille, Veigné, Notre-Dame-d’Oé.
(2) Groupe d’enquête et de lutte anti-effraction du groupement de gendarmerie d’Indre-et-Loire.