Les représentants de l’AOC Côtes du Rhône ont fait le point sur une année mouvementée pour la filière et les perspectives de l’appellation. La lutte est désormais une rémunération pour laquelle une toute nouvelle annonce a été faite : un prix de vente plancher pour un hectolitre de rouge.
The Union of Côtes du Rhône Winegrowers, InterRhône and the Union des Maisons des Vins du Rhône (UMVR, representing the trade) representing the Côtes du Rhône appellation held a joint press conference on Tuesday in Avignon. « C’est une année particulièrement mouvementée qui s’achève pour la filière, notamment pour le deuxième vignoble AOC de France »ont indiqué les présidents des trois instances.
Exemples en chiffres, les volumes sortis des chais des vignobles de l’appellation ont subi une baisse de 7 %. Les ventes globales de vins d’appellation affichent une baisse de 5 % en grande distribution. Les vins de la vallée du Rhône s’en sortent mieux que les autres régions viticoles (-3,4 % en volume, – 1 % en valeur). Sur toute l’aire d’appellation CDR, “le vignoble a perdu plus de 650 000 hl en dix ans”.
« Des signes de reprise »
Les trois dirigeants ont voulu partager des signaux encourageants : « La nouvelle campagne 2024-25 montre des signes de reprise. D’août à octobre, les sorties en cave des Côtes du Rhône rouges ont augmenté de 22 %.
A l’export, l’appellation montre une certaine résistance (moins de 3% du chiffre d’affaires).
Sur les stocks, la situation est désormais jugée saine. « Nous avons retrouvé notre équilibre de production grâce à tous les sacrifices cumulés de tous nos producteurs que je voudrais saluer.» partage Damien Gilles, président du syndicat des vignerons et viticulteur du Rhône Gard. Nous allons entrer dans le combat pour la rémunération et obtenir une rémunération juste et honorable pour tous les producteurs des Côtes du Rhône. Aujourd’hui, nous travaillons sur la loi Egalim. Le problème, c’est que nous ne pouvons pas le mettre en place à cause de la succession de gouvernements inefficaces depuis plus d’un an », s’insurge-t-il. Un combat qui sera mené « pour le salut et l’honneur des producteurs. Ne plus vendre à bas prix des vins qu’ils ont mis un an à produire. Nous avons été minés par le déséquilibre entre l’offre et la demande. Nous avons fait le nécessaire pour rééquilibrer. Le feu est au vert pour que les vignerons puissent vivre décemment de leur métier.» espère Damien Gilles.
Un prix minimum de vente fixé à 120 euros par hectolitre de rouge
D’une seule voix, Damien Gilles, le président de l’InterRhône Philippe Pellaton et le président de l’UMVR Samuel Montgermont annoncent un prix minimum de vente de 120 € l’hectolitre de rouge. « C’est le minimum pour continuer à écrire l’histoire de notre appellation. Ce n’est pas vivre mais survivre […].C’est contre la loi mais la détresse dans laquelle nous vivons est telle…continues Damien Gilles who has vines in Pont-Saint-Esprit, Carsan and Saint-Paulet-de-Caisson. J Je ne peux pas laisser cette histoire se terminer. Ce serait une trahison des générations qui m’ont précédé, de ma famille qui m’a donné ces terres en héritage. Jusqu’à présent, “nous oscillons dans les modèles de vente ubuesques, entre 70 et 200 € l’hectolitre ». Le président du Syndicat des Vignerons appelle à « l’union pour que ce prix soit respecté ».
Autre problème : l’eau
Sur le déracinement, « Le Gard est le leader de notre appellation », a souligné en marge de la réunion Damien Gilles. Sur l’ensemble du département, 4 015 hectares de vignes (AOC, AOP, Villages…) vont disparaître dans les prochains mois, sur un total de 55 000 hectares. « On va perdre beaucoup de surface, ça sera visible à l’œil nu.» Le Vaucluse arrachera 1 017 ha (sur un total de 45 000 ha), la Drôme 889 ha et l’Ardèche 258 ha.
Damien Gilles rappelle que « la situation est dramatique économiquement, notamment dans le Rhône Gard ». Ironie du sort : « Nous sommes proches du Rhône et sommes une des régions les plus pauvres en eau. Des projets structurants se mettent en place, mais cela ne va pas assez vite.» L’Agglomération Rhône Gard porte en effet un projet d’envergure. Cela concernerait même 105 communes,« pour un rebond de l’activité agricole qui passe par la structuration de la filière, de l’eau et de la main d’œuvre ».
Une nouvelle association pour défendre les intérêts des institutions publiques
Enfin, les représentants des professionnels de la vallée du Rhône poursuivront leur action pour faire avancer les travaux sur la loi Egalim. En juillet est née l’Association générale des productions vitivinicoles de la vallée du Rhône (AGPV), elle regroupe syndicats, caves coopératives, vignerons indépendants et chambres d’agriculture, afin de porter une seule voix pour« défendre les intérêts des vignerons auprès des institutions publiques ».