Agressions sexuelles répétées sur une femme

Agressions sexuelles répétées sur une femme
Agressions sexuelles répétées sur une femme

L’ancien professeur à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) Brad Aeon a été acquitté mercredi pour avoir agressé sexuellement et violemment une femme à de nombreuses reprises. Le juge lui a accordé le bénéfice du doute raisonnable, malgré les contradictions et le « manque de transparence » de son témoignage.

« Toutes les explications de l’accusé concernant les actes qu’il a commis et le niveau de force qu’il a utilisé ne sont pas invraisemblables. Ses explications ne démontrent pas qu’il a agi sans le consentement du plaignant », a conclu mercredi la juge Marie Kettlyne Ruben, acquittant l’accusé de toutes les charges retenues.

Bouleversé, le plaignant a quitté la salle d’audience en larmes, tandis qu’une dizaine de proches de Brad Aeon célébraient. En mêlée de presse, l’avocat de la défense Me Adam Ginzburg a souligné les conséquences « dévastatrices » de la procédure judiciaire pour son client.

Alors qu’il était professeur à l’UQAM et spécialiste de la « gestion du - », Brad Aeon fréquentait Violette*, la plaignante. Ils n’étaient pas en couple. Leur relation était principalement centrée sur les relations sexuelles, notamment de type BDSM (bondage, domination, soumission et sadomasochisme).

Au procès, le plaignant a donné un témoignage très puissant. Elle a raconté en détail de nombreux épisodes de relations sexuelles très violentes (morsures sanglantes, égratignures, relations anales) auxquelles elle dit n’avoir jamais consenti. Par exemple, lors de leur première fois, Brad Aeon « l’a giflée extrêmement fort », a-t-elle témoigné.

« À l’improvisteça m’est descendu dans la gorge. Il m’a étranglé à deux mains. J’ai vite eu le vertige», raconte Violette, décrivant leur deuxième soirée.

Violette s’est dite « ouverte » aux pratiques sexuelles violentes, mais a répété qu’elle avait été très claire sur les limites de ce qui était acceptable. Toutefois, Brad Aeon n’a pas respecté ses limites, selon Violette. Parfois, elle poursuivait les relations sexuelles parce qu’elle craignait la colère de l’accusé, dit-elle.

Pour sa défense, Brad Aeon a répété qu’il s’était toujours assuré du consentement de Violette lors de leurs relations sexuelles « respectueuses et consensuelles ». Il disait par exemple qu’il ajusterait la puissance de sa gifle s’il se rendait compte qu’elle avait été trop forte. Selon la juge, ses explications soulèvent un doute raisonnable quant au consentement de la plaignante.

Le juge Ruben a relevé certaines « ambiguïtés » et un manque de « transparence » dans le témoignage de Violette. Elle lui reproche d’avoir insisté auprès de l’avocat de la défense sur l’utilisation d’un terme dans son témoignage. Autre élément : la victime a expliqué qu’une lettre présentée comme preuve était pleine de « sous-entendus ». Une explication « discutable », selon le juge, puisque la profession de la victime repose sur sa plume.

Aussi, la plaignante a expliqué s’être « cachée dans sa tête » à deux reprises lors d’attaques, alors qu’elle était en dissociation. Cependant, elle a déclaré plus tard qu’elle s’était comportée ainsi à plusieurs reprises. Une contradiction selon le juge.

Dans ses réquisitoires, l’avocat de la défense a dressé un portrait extrêmement négatif de la plaignante, décrite comme une féministe idéologique alimentée par sa vengeance contre les hommes. M.e Ginzburg a utilisé les écrits fictifs de la plaignante pour conclure qu’elle croyait que tous les hommes sont « intrinsèquement violents ».

Le juge a toutefois rejeté la thèse de la « fabrication » évoquée par la défense.

« Un verdict de non-culpabilité ne signifie pas que les événements ne se sont pas produits. Pas plus qu’un acquittement n’équivaut à dire que la Cour ne croit pas le plaignant, cela signifie que la culpabilité d’un accusé n’a pas été prouvée hors de tout doute raisonnable », a conclu le juge.

M.e Lauren Dahan représentait l’accusation.

*Prénom fictif

 
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