C’est un record. Mais pas ceux dont on se vante… Car les Bleus ont enregistré un record de défaites cette année. Avec, en plus, leur échec en quarts de finale des JO à domicile, ils voient leurs carences dans le jeu les éloigner de plus en plus des grandes nations du football.
Accrocher un podium à l’Euro, l’été prochain en Suisse, semble aujourd’hui hors de portée pour cette équipe de France en construction, qui n’arrive toujours pas à élever son niveau de jeu et à rivaliser avec les meilleures sélections du monde.
Mardi soir, à Nice, ils ont conclu leur année en s’inclinant une nouvelle fois face aux champions du monde espagnols (4-2) qui, dès leur accélération, ont facilement puni et transpercé l’entrejeu et la défense française.
“Il faut reconnaître que, dans l’utilisation du ballon dans les petits espaces, dans la zone de finition, dans la qualité des passes, ils ont fait preuve de plus de précision et de sérénité”a reconnu l’entraîneur français, Laurent Bonadei.
Même si l’écart de niveau semblait moins flagrant qu’en février lors de la finale de la Ligue des Nations (2-0), les Bleus ont quand même enregistré “un peu en retard” par rapport à la Roja, a concédé Bonadei, qui a perdu deux matches amicaux sur quatre disputés depuis son intronisation.
L’éternelle question du gardien titulaire
En 2024, l’équipe de France a perdu sept matches (contre neuf victoires), ce qui constitue un record sur une année civile, et a encaissé 23 buts en 16 matches disputés, soit le pire total de son histoire. « Ce sont sept matchs de trop mais on va se donner les moyens de faire mieux, a assuré le coach. Il faut garder la tête haute. »
Mais il a fallu remonter à 2018 pour voir la France encaisser quatre buts dans un match, ce qui pose des questions sur la défense mais aussi sur le poste de gardien.
A son arrivée, Laurent Bonadei a décidé de nommer la n°1 Constance Picaud à la place de Pauline Peyraud-Magnin, dans les buts lors de la Coupe du monde 2023 et des Jeux. La performance du nouveau n°1 mardi n’a pas levé les doutes pour ce poste, désormais coaché par Lionel Letizi.
Autre projet du coach : le système, pour arriver en compétition “avec différentes options”selon Kenza Dali. Il décide de tester un 3-4-3, exigeant plus de pressing et de possession du ballon.
“Toujours les mêmes mots qui reviennent”
“Il y a des ajustements à faire, quand on est dans un système comme ça, il faut garder de la rigueur, il faut aussi être plus agressif”, a expliqué au micro de France 4 Wendie Renard. Ce sont des matchs où il faut apprendre, c’est toujours les mêmes mots qui reviennent mais c’est la vérité. »
Pour Kenza Dali, France “c’est une équipe en construction, il n’y a pas tout à jeter, il y a des choses à modifier mais ces matchs servent à voir ce qu’il reste à travailler et à conserver”elle a analysé, satisfaite de “état d’esprit” des Bleus.
« Voir les joueurs dans différents contextes »
Pour son quatrième match et même face à l’Espagne, le sélectionneur a poursuivi son état des lieux en laissant Maëlle Lakrar, Delphine Cascarino et Marie-Antoinette Katoto sur le banc : “Je voulais donner la chance au plus grand nombre d’acteurs possible, c’est aussi mon rôle dans ce moment de fondation du projet de voir les acteurs dans des contextes différents”a assuré le technicien, affirmant que “Certains joueurs doivent s’améliorer”.
Pour les Bleus, le défi s’annonce donc immense, l’été prochain lors de l’Euro, pour rivaliser avec les meilleures équipes européennes (Espagne, Angleterre, Allemagne) et les nouvelles nations qui se développent (Irlande, Portugal).
Pour remplir les tribunes, le travail semble aussi compliqué : seulement 6 000 spectateurs sont venus voir les Bleues affronter les champions du monde, dans un stade de 36 000 places, et 5 300 à Angers samedi contre le Nigeria. Les audiences de la télévision sont également en chute libre.