Exposée aux pesticides, une ancienne fleuriste demande réparation pour sa fille décédée des suites d’un cancer

La cour d’appel de Rennes doit se prononcer ce mercredi 4 décembre sur la demande d’une ancienne fleuriste de Loire-Atlantique pour faire reconnaître le préjudice subi par sa fille, décédée à l’âge de 11 ans des suites d’un cancer lié à son exposition aux pesticides pendant sa grossesse.

Emmy Marivain, 11 ans, est décédée d’une leucémie le 12 mars 2022. Sa famille a engagé une procédure devant la Caisse d’indemnisation des victimes des pesticides (FIVP) et a obtenu “le reconnaissance du lien entre l’exposition aux pesticides et la leucémie en juillet 2023″rappelle l’association Phyto-victimes, qui soutient la famille, dans un communiqué.

La FIVP a proposé 25 000 euros d’indemnité à chacun des parents, qui réclament également une compensation pour les souffrances endurées par Emmy pendant sa maladie, pour sa sœur, son frère et sa grand-mère, tous touchés par ses multiples séjours à l’hôpital et par son décès.

“J’ai empoisonné ma fille”

Ce faisant, la FIVP n’a pas pris en compte “à aucun moment du préjudice subi par Emmy”a plaidé l’avocat des parents, Maître François Lafforgue, devant la cour d’appel de Rennes le 10 octobre.

La mère d’Emmy, Laure Marivain, était exposé dès l’âge de 20 ans à de nombreux herbicides dans le cadre de sa profession, notamment par le nettoyage “taches bleues et jaunes” sur des plantes recouvertes de pesticides qu’elle recevait en grande quantité.

“J’ai empoisonné ma fille”avait relaxé Laure Marivain devant la cour d’appel, ajoutant : “Si j’avais été prévenu, ma fille serait toujours là”.

Le cas Emmy, un des six cas étudiés par la FIVP

“J’ai tenu la promesse que je lui avais faite de me battre jusqu’au bout”elle a continué en disant qu’elle voulait « tout faire pour que la culpabilité change de camp ».

L’avocat de la FIVP, Maître Géraldine Brasier Porterie, a souligné que le fonds était « liés par les textes » ce qui a empêché l’indemnisation demandée.

Emmy n’est pas la seule enfant malade à cause de l’exposition aux pesticides pendant la grossesse. Selon l’association Phyto-victimes, six dossiers ont été étudiés par la FIVP au 31 décembre 2023, « avec cinq avis favorables et un avis défavorable rendus par la commission d’indemnisation des enfants victimes d’une exposition prénatale aux pesticides ».

 
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