l’essentiel
Jeudi 5 décembre, la photographe d’art et gérante du Studio End Emeline Delsaut exposera deux œuvres au Quai d’Orsay, en présence des plus grands. Une occasion en or pour le Ruthène d’adoption, récemment titré Meilleur Ouvrier de France.
En juin 2023, Emeline Delsaut est élue Meilleure Ouvrière de France en photographie d’art. Depuis, les journées, les semaines, les mois du gérant du Studio End à Rodez sont bien remplis. «Ça ouvre des portes et c’est surtout une belle reconnaissance. Cela légitime mon travail, j’ose vraiment montrer qui je suis, montrer des choses que je n’aurais pas osé montrer auparavant», se réjouit le passionné de photographie.
C’est lors de son exposition au carrousel du Louvres pour le Salon international du patrimoine en octobre dernier qu’elle s’est fait remarquer. Elle expose son œuvre « Splash ». Une robe d’eau créée à partir de plastique s’étend du portrait. Un travail colossal qui lui a valu une invitation de la princesse et présidente de l’Association française de sensibilisation, Yasmine Murat, aux salons du quai d’Orsay ce jeudi. Un événement placé sous le haut patronage du Président de la République et soutenu par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, pour mettre en lumière le cinéma français. Dix prix seront décernés, dans des domaines variés.
“J’ai besoin que mes photos disent quelque chose”
Durant la soirée, huit artistes exposeront dans différentes disciplines. Emeline Delsaut sera la seule photographe et présentera deux œuvres qu’elle a exposées, du 3 avril au 3 novembre, au musée de la Légion d’honneur. « Yasmine Murat m’a offert l’opportunité de faire vivre une soirée de plus mon exposition sur les sportifs », remercie l’artiste. Avant d’ajouter : “cela marque peut-être le début d’une carrière internationale”. Les portraits de Tony Estanguet, triple champion olympique et président du comité d’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024, et d’Alain Bernard, champion olympique du 100 m nage libre à Pékin en 2008, seront installés sur des chevalets dans les salons des Ministre des Affaires étrangères.
« Le musée de la Légion d’honneur m’a demandé une série de dix portraits d’athlètes. Ils m’ont dit : que peut faire un Meilleur Ouvrier de France dans mon musée ? Arrivée sur les lieux, elle découvre les différentes pièces, certaines en bleu roi, d’autres en rouge flamme, les médailles qui ornent l’espace… Rapidement, elle se rend compte du défi qui l’attend. « Les œuvres sont sous une vitre. Il y avait des reflets partout. C’est la peur des photographes. Une difficulté dont elle s’est inspirée. Elle photographie des sportifs, en jouant avec les couleurs et les reflets, tout en gardant les codes classiques du portrait. « Mes œuvres résultent de ce que j’ai ressenti en entrant au musée. Je travaille comme ça. J’ai besoin que mes photos disent quelque chose », confie le photographe.
« S’inscrire comme artiste en Aveyron, un défi »
Petit à petit, la Meilleure Ouvrière de France se fait une place dans le monde de l’art. « S’inscrire comme artiste dans l’Aveyron, où l’art n’est pas trop ancré, était un défi. Après une maîtrise en histoire de l’art, elle enseigne la photographie à l’université. Puis, la jeune femme du nord de la France décide de s’installer à Naucelle en 2006. Et ouvre son premier studio en 2009. Photographies de femmes enceintes, de familles… Elle fait ses débuts dans la photographie artisanale. Puis, elle développe de plus en plus la photographie artistique. Son titre de Meilleure Ouvrière de France offre un tournant dans sa carrière et lui permet « de revenir à ses origines ». Il y a un an et demi, elle ouvrait son atelier à Rodez. « C’est proche de l’aéroport. Mon objectif pour l’avenir est de faire venir des personnalités dans mon atelier, de faire venir du beau monde à Rodez et de faire rayonner le département. » Elle a des idées. Ce qui promet de beaux projets pour les mois à venir.
France