la reconstruction de Notre-Dame, “une aventure humaine”

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la reconstruction de Notre-Dame, “une aventure humaine”

Par

Chrismaël Marchand

Publié le

4 décembre 2024 à 7h51

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Vous faisiez partie du groupe de travail chargé de suivre la restauration de Notre-Dame. Que retenez-vous de cette expérience ?

Ce fut pour moi une expérience incroyable d’être associé à ce défi. Quand on a vu à la télévision ces flammes envahissent la cathédrale le 15 avril 2019ce n’était pas du tout gagné. Nous devons ce succès àengagement fort du Président de la République et à ce merveilleux élan de générosité des Français. Nous pouvons tous être fiers de cette capacité de résilience.

Justement, comment expliquez-vous cet intérêt extraordinaire de la part de nous tous, croyants ou non, pratiquants ou non, pour cet édifice ?

Je crois que dans l’imaginaire français, cela va bien au-delà de l’édifice religieux. Nous avons tous une sorte d’histoire avec Notre-Dame. Parce que nous l’avons visité étant enfants, parce que nous l’avons découvert à travers la littérature, le cinéma, l’art, parce que c’est l’un des monuments emblématiques de Paris, nous n’aurions jamais accepté qu’il disparaisse de notre patrimoine commun.

« Quand on entendra sonner ses cloches, on pensera à Villedieu… »

On peut saluer tous ces métiers, toutes ces entreprises, dont celles de la Manche, qui ont travaillé à la restauration…

Exactement. Au-delà du résultat, que de talents nous avons quand même en ! Tous ces métiers d’art que certains pensaient disparus. A travers les différentes entreprises, toutes les régions ont apporté leur contribution. Même si à l’échelle de la Manche, on peut penser que Notre-Dame de Paris est loin, on se rend compte qu’il y a des talents dans notre département qui ont participé à ce que l’on peut considérer comme une véritable Renaissance. Quand on entend sonner ses cloches, on pensera à Villedieu, quand on admirera ses ferronneries, on pensera à Gouville-sur-Mer…

Le 15 avril 2019, un violent incendie détruit la flèche et toute la toiture recouvrant la nef, ainsi que le chœur et le transept de Notre-Dame de Paris. Il s’agit du désastre le plus important subi par la cathédrale depuis sa construction. ©AFP

« Parfois, du mal vient le bien. »

Avez-vous pu visiter la cathédrale récemment ?

(Sourire). Non, je n’ai pas eu ce laissez-passer. Cela viendra après la réouverture, et j’en serai ravi. Par contre, j’y suis allé plusieurs fois pendant les travaux. Et à chaque fois, c’était en présence du général Jean-Louis Georgelin (responsable de la reconstruction de la cathédrale, décédé après une chute en montagne en août 2023). J’aurais une pensée pour lui, car il a été le grand chef d’orchestre du chantier, remarquable dans la façon dont il l’a géré, dans la gestion des équipes…

Quelle conclusion tirez-vous de tout cela, depuis l’incendie de Notre-Dame il y a un peu plus de cinq ans jusqu’à sa réouverture le week-end prochain ?

Que c’était avant tout une merveilleuse aventure humaine. Cela a commencé par un moment de peur, de désespoir, et cela se termine dans une grande joie. Parfois, du mal vient le bien. Cet incendie a été catastrophique, mais nous n’aurions jamais eu les moyens, sans cet afflux d’argent, de remettre cette cathédrale dans le même état qu’à son premier jour. Pour y retrouver des trésors enfouis, ces traces de peinture, ces couleurs.

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