Il s’agit d’un document d’urbanisme qui s’applique à l’ensemble de l’Île-de-France sans distinction : le schéma directeur régional (SDRIF-E). Adoptée l’automne dernier, elle vise à « corriger les disparités spatiales, sociales et économiques », « coordonner l’offre de voyages » et « préserver les espaces ruraux et naturels afin d’assurer les conditions d’un développement durable ». Surtout, il définit l’empreinte de toutes les activités.
Barnier exempte les projets industriels du zéro artificialisation nette (ZAN)
Et pour cause : l’actuelle loi relative à l’artificialisation (ZAN) impose de réduire de moitié la consommation des espaces naturels et forestiers (ENAF) d’ici 2031 et de cesser toute opération de grignotage des terres arables en 2050. Pour atteindre ce double objectif dans la région capitale, la l’opérateur public Grand Paris Aménagement (GPA) et la Banque des Territoires, entité de la Caisse des Dépôts, viennent de lancer la foncière Terra Eco, pour 12 millions d’euros.
Rareté des terrains disponibles
Face à la rareté du foncier qui va augmenter le coût de l’espace disponible, il s’agit d’aider les collectivités locales et autres propriétaires qui souhaitent garder durablement la maîtrise de leur foncier public et parapublic. Les deux institutions s’appuient sur le bail à construction, un mécanisme qui fête ses 60 ans et que le Premier ministre Pompidou a justifié “permettre l’expropriation des terres sans payer autrement que par la participation aux bénéfices de la construction et de la location”.
« Cet outil permet de dissocier la propriété foncière et immobilière dans le cadre d’un contrat basé sur un projet de construction. Cela présente l’avantage de pouvoir maîtriser la destination des terrains dans le temps et de garantir le maintien de la qualité immobilière dans le temps. »explique à La Tribune Stéphan de Fay, DG du Grand Paris Aménagement.
Deux exemples dans le Val-d’Oise
Le modèle économique est simple : la foncière achète le terrain sur ses fonds propres et perçoit un loyer pendant toute la durée du bail. Pendant ce temps, les entreprises peuvent s’en inspirer, sans se soucier de l’acheter, et investir dans leur outil de production.
Par exemple, dans la ZAC Aérolians dans le Val-d’Oise, Terra Eco rachètera le terrain à GPA pour deux opérations : un hôtel logistique et industriel sur trois niveaux de 30 000 m² au promoteur immobilier Quartus qui payer le bâtiment et le loyer pendant 70 ans, mais aussi une station service dédiée à l’hydrogène et à l’électricité dont Hyliko paiera les installations et le loyer pendant 20 ans.