A un an et demi des élections municipales de 2026, le leader LFI Jean-Luc Mélenchon a affirmé ne pas vouloir s’allier avec les socialistes. Le candidat tête de liste n’est pas encore connu. Cette fois, le parti souhaite conquérir davantage les villes franciliennes.
La ligne est-elle définitivement rompue entre socialistes et insoumis pour les élections municipales de 2026 à Paris ? Pour le leader de La France Insoumise, Jean-Luc Mélenchon, pas question de soutenir Rémi Féraud, le candidat socialiste poussé par Anne Hidalgo.
« Ils peuvent nous insulter du matin au soir, comme le fait l’abject M. Rémi Féraud, en disant qu’il ne fera pas alliance avec des gens antisémites. Monsieur Féraud, maintenant, ce soir, vous savez une chose, vous ne pouvez pas être maire de Paris parce que vous ne nous aurez pas avec vous, ni au premier ni au second tour”, a déclaré Jean-Luc Mélenchon vendredi 29 novembre. lors d’une conférence.
Un avis réciproque, partagé par Emmanuel Grégoire, également candidat socialiste aux élections municipales de Paris, qui ne souhaite pas de candidat commun avec LFI. « Oui, je les exclus automatiquement. C’est un conflit de valeurs. La cohérence, c’est s’en passer », a déclaré le député parisien le 26 novembre.
Conquérir Paris et au-delà
LFI est bien décidée à faire campagne dans la capitale. C’est le nom de Sophia Chikirou qui revient avec insistance pour incarner cette liste insoumise, même si rien n’est encore décidé. La députée de Paris a encore montré récemment sa différence en critiquant publiquement la politique menée par la maire de Paris Anne Hidalgo.
Si LFI a des vues sur Paris, les insoumis ont aussi des vues sur de nombreuses villes d’Ile-de-France. La direction de LFI a coché 18 villes d’Île-de-France, selon le texte d’orientation stratégique du parti, notamment des communes populaires comme Saint-Denis, Bobigny, Trappes et La Courneuve.
Ce sont des villes où La France Insoumise a obtenu des résultats significatifs aux élections européennes. « Il y a des choses à faire », a déclaré un élu insoumis à BFM Paris Île-de-France. Dans chacune de ces communes, le parti livrera bataille comme à Etampes où des locaux ont été achetés.
Une stratégie en rupture avec celle mise en œuvre en 2020, car LFI souhaite désormais consolider son ancrage local. Cette nouvelle étape débutera le 14 décembre avec l’assemblée représentative de La France insoumise. La ligne à adopter et les objectifs y seront décidés.
Un futur accord national avec le PFN ?
Le résultat des élections sénatoriales de 2023 pèse aussi dans cette décision. “C’est aussi ainsi que nous permettra l’entrée de la France insoumise au Sénat, après en avoir été empêchée par les directions nationales du Parti socialiste et du Parti communiste en 2023”, assure le texte d’orientation stratégique. « Nous ne serons plus des seconds couteaux », assure un élu insoumis francilien à BFM Paris Île-de-France.
Le parti est cependant ouvert aux accords. « Nous proposerons un accord national à nos partenaires du Nouveau Front Populaire. En cas d’échec, nous travaillerons dans la mesure du possible sur des accords locaux ou départementaux avec une ou plusieurs composantes du PFN», note le texte d’orientation.
Des stratégies locales seront élaborées à partir de février. Les têtes de liste des communes de plus de 50 000 habitants seront désignées entre mars et juin. Selon un récent sondage Ifop-Fiducial pour Le Figaro, Sophia Chikirou est créditée d’environ 10 % des voix à Paris, selon plusieurs scénarios.
Nicolas Dumas avec Emma Forton