Nouvelle réunion trimestrielle délocalisée du conseil départemental de Moselle le lundi 2 décembre 2024. Cette fois, c’est à Forbach que les conseillers départementaux se sont réunis pour une réunion dont l’ordre du jour a été bouleversé par l’incertitude financière nationale. Dans cet hémicycle aussi, le débat sur les orientations budgétaires a été reporté. Le 27 janvier plus précisément, même s’il n’est pas certain qu’on y verra plus clair d’ici là. De toute façon, il est impossible de discuter d’un budget avec « une connaissance aussi fragile », estime Patrick Weiten, qui sait pourtant déjà qu’il devra faire des « choix politiques » comme il l’a toujours fait. « Nous maîtrisons le fonctionnement, l’endettement, nous voulons continuer à avoir des investissements sur des sujets stratégiques. »
Comme ses confrères présidents de département, il regrette de voir ses libertés d’action et de choix de plus en plus restreintes. « 70 % du budget des départements est imposé par des décisions de l’État. Nous devrions pouvoir augmenter la taxe. Pour moi, ce n’est pas un gros mot. Donnons-nous la liberté de la recette et de la décision d’exploitation et d’investissement. »
L’église au centre du village
Un président qui a encore du mal à avaler les cinq milliards d’euros d’économies préconisés par l’Etat, dont deux reviennent aux départements. Même si le chiffre change, même si le discours de Michel Barnier aux Départements de France l’a quelque peu rassuré, Patrick Weiten souhaite remettre l’église au centre du village et les départements à leur juste place. « Soyons clairs : oui, la France est dans une situation financière préoccupante. Oui, nous l’avons compris. Oui, nous sommes prêts à participer à l’effort collectif. Mais nous refusons de constater le déclin des Départements qui annonceraient leur mort certaine d’ici quelques mois pour les uns et quelques années pour les autres. Et ce d’autant plus que les ministères sont déjà fortement impliqués dans l’effort de redressement des comptes publics. Rappelons-le encore, les Départements votent pour l’équilibre de leur budget», a-t-il déclaré lors de son discours d’introduction où, malgré ce climat incertain, il voulait dégager de l’optimisme. “Nous ne devons céder à aucun défaitisme, nous devons faire preuve d’un volontarisme toujours plus grand”, a-t-il insisté.
Notamment sur un sujet : l’hydrogène blanc, dont la découverte d’un gisement il y a deux ans dans le département a beaucoup fait parler. Mais depuis cette annonce, les choses n’ont pas avancé assez vite au goût du président mosellan. Il appelle à « une grande mobilisation collective, politique et énergétique pour soutenir ce projet aujourd’hui afin qu’il devienne une réalité demain ».
Et d’insister : « On laisse faire même si on voit que les choses bloquent. L’homme politique doit prendre position. Il faut que ça bouge. »